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Mohamed Bouabdallah : Nous soutenons le domaine de la santé en Egypte à plusieurs niveaux

Dimanche, 18 novembre 2018

L'Egypte et la France coopèrent depuis longtemps dans le domaine de la santé. Mohamed Bouabdallah, conseiller de coopération et d’action culturelle et directeur de l’Institut Français d’Egypte (IFE), donne des exemples concrets de partenariats et présente les programmes mis en place par l'IFE. Entretien.

Nous soutenons le domaine de la santé en Egypte à plusieurs niveaux

Al-Ahram Hebdo : Quels sont les objectifs de la coopération franco-égyptienne dans le domaine de la santé ?

Mohamed Bouabdallah : La coopération entre la France et l’Egypte en matière de santé est très ancienne, comme en témoignent l’apport d’Antoine Clot, dit Clot bey, qui joua un rôle majeur au XIXe siècle, ou plus récemment à la fin du XXe siècle et la construction par la France du grand hôpital Qasr Al-Aïni. Dans l’Egypte d’aujourd’hui, la santé est une des grandes priorités, afin de prendre en charge une population qui connaît une croissance très forte et d’accompagner la réforme de la protection sociale qui entraînera de nombreux changements dans la prise en charge hospitalière, avec une exigence accrue sur la qualité du service. L’objectif de la France est de créer des partenariats durables dans le domaine hospitalier pour favoriser la formation des personnels de santé et les échanges d’expertises.

— Comment l’IFE soutient-il l’Egypte dans le domaine de la santé ?

— Nous soutenons le domaine de la santé en Egypte à plusieurs niveaux. D’une part, au niveau de la formation, l’IFE promeut des programmes de formation médicale spécialisée — DFMS/DFMSA et DES : les médecins et pharmaciens égyptiens spécialistes ou en cours de spécialisation peuvent postuler à ces formations diplômantes en France. Ces programmes, d’une durée de 6 mois à 5 ans, sont associés à des postes faisant fonction d’interne en hôpital. Ils permettent une transmission des compétences et des connaissances des médecins français vers les médecins égyptiens qui reviendront exercer en Egypte. D’autre part, l’IFE finance des programmes de coopération scientifique en matière de santé à travers des bourses doctorales, postdoctorales et le programme Imhotep qui soutient des projets de recherche franco-égyptiens. Enfin, nous accompagnons les partenaires français et égyptiens dans la mise en place de conventions bilatérales structurant la coopération entre deux établissements hospitaliers.

— Quels sont les projets de coopération entre les deux pays dans ce domaine ?

— Des partenariats de longue date existent entre différents hôpitaux ou universités égyptiens et français. C’est par exemple le cas pour le Theodor Bilharz Research Institute (TBRI) et l’hôpital Beaujon à Paris depuis 2007, dans le domaine de la gastro-entérologie : les deux établissements effectuent des recherches en collaboration, l’hôpital français reçoit des médecins égyptiens pour de la formation et le TBRI organise chaque année une conférence en présence des médecins français. Deux projets de recherche nés de cette collaboration ont été lauréats du programme Imhotep, en 2007 et 2015. Autre exemple, une longue coopération lie l’Université de Mansoura à la France, notamment grâce à Farha Al-Chennawi, professeure d’immunologie et directrice de la Banque de cellules souches. A son initiative, un accord de coopération a été signé en 2017 entre Mansoura et l’APHP — l’institution regroupant les hôpitaux publics de Paris et ses environs — dans le but de renforcer les liens franco-égyptiens dans ce domaine. Par ailleurs, l’IFE a soutenu la signature d’un accord en 2017 entre l’hôpital militaire Al-Galaa et l’association AGIR pour la mise en place d’une formation d’infirmiers par des infirmiers retraités français. Notre volonté est de répliquer ces modèles afin de permettre des jumelages d’hôpitaux pour couvrir des disciplines plus variées.

— Comment les entreprises du secteur peuvent-elles contribuer à la coopération scientifique franco-égyptienne dans le domaine médical ?

— La France soutient des projets de coopération d’excellence entre l’Egypte et la France. La recherche biomédicale trouve sa valeur ajoutée via le transfert de technologie. Les entreprises du secteur ont probablement un grand rôle à jouer dans ce transfert du laboratoire de recherche vers le lit du patient.

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