Al-Ahram Hebdo : Qu’est-ce que le MEDEF (Mouvement des Entreprises de France) international et comment se fait le choix des secteurs à promouvoir, en fonction des pays ?
Lamine Gharbi : MEDEF international est l’organisation la plus représentative du secteur privé français au niveau international, avec un réseau de 180 000 entreprises. Elle met en relation les décideurs publics et privés du monde avec les dirigeants d’entreprises françaises, de toutes tailles et tous secteurs. Les discussions engagées avec les partenaires français et étrangers dans chaque pays définissent les attentes envers les entreprises françaises et les domaines où leur expertise pourra être le mieux employée. Les entreprises françaises ont une relation privilégiée avec l’Egypte : elles souhaitent travailler avec leurs partenaires dans la durée, en créant des relations de confiance, avec de la formation pour mieux valoriser l’emploi local.
Quelles opportunités offre le secteur de la santé égyptien aux entreprises françaises ?
Les domaines de coopération existants dans la santé sont déjà nombreux. Le pays a entamé une importante réforme de l’assurance maladie universelle. C’est une ambition majeure pour permettre à chaque citoyen égyptien d’accéder à un système de santé public, moderne et inclusif. La France, avec les spécificités et les atouts de son système de santé, peut pleinement jouer son rôle de partenariat dans ce cadre et partager son expérience initiée il y a plus de 70 ans avec la mise en place de son assurance maladie.
C’est dans cette dynamique que je mènerai cette mission composée d’entreprises, d’acteurs publics et de professeurs. Autant d’experts dans leur domaine : du secteur hospitalier public et privé, du médicament, de la recherche et innovation, de la formation, du monde mutualiste. Nous venons pour mieux comprendre les attentes de nos partenaires égyptiens et voir comment nous pouvons y répondre.
L’Egypte vient d’introduire une nouvelle loi d’assurance santé universelle, comment cette loi peut-elle changer la donne du secteur ? Quel effet peut-elle avoir sur les établissements de santé privés ?
Ceci constitue un pas important pour le système de santé égyptien, permettant de lever des freins à l’accès aux soins et donc favorisant des prises en charge plus précoces, améliorant l’état de santé général de la population. C’est une avancée pour l’ensemble des acteurs du système de santé, soucieux de prodiguer aux patients la meilleure qualité des soins. Pour les hôpitaux et cliniques privés, il y a un enjeu de développement de l’offre de soins en adéquation avec les grandes problématiques de santé publique, et un enjeu de maillage sur le territoire pour résorber les inégalités d’accès.
— Vous êtes président d’une fédération connue pour promouvoir des principes exigeants dans le traitement des patients. Quelles sont vos suggestions pour le développement d’institutions privées de qualité, à la fois rentables et fournissant des soins accessibles à un grand nombre de patients ?
— Notre fédération rassemble les 1 030 hôpitaux et cliniques privés de France, prenant en charge chaque année 9 millions de patients dont 2,6 millions en urgence. Nous travaillons en étroite coopération et complémentarité sur les territoires avec le secteur sanitaire public (1 390 établissements) et le secteur privé non lucratif (680 établissements).
Notre philosophie d’action a toujours été guidée par la recherche du meilleur service de santé au meilleur coût. Bien soigner au meilleur coût est un enjeu de responsabilité, non seulement envers les patients, mais envers la puissance publique. Ce souci d’efficience est indissociable d’une exigence de qualité, qui doit être la même quel que soit le territoire. La qualité et la pertinence des soins sont les meilleurs leviers pour être pleinement efficients demain.
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