Secteur privé, secteur public et responsables gouvernementaux égyptiens et français ont participé à une séance très importante traitant «
des solutions nécessaires pour promouvoir l’efficacité énergétique dans les villes égyptiennes »
. Chacun des participants a présenté son expérience dans le domaine de l’efficacité énergétique en mettant l’accent sur les défis et les risques que doit surmonter l’Egypte pour réaliser ce concept universel. D’après les experts, ce terme signifie la production de la même quantité d’énergie avec le moindre coût au niveau de la production. Quant à la consommation, elle signifie l’utilisation des mêmes moyens de luxe en consommant moins d’électricité. «
L’efficacité énergétique est une énergie durable. Elle permet aux entreprises d’améliorer leurs bilans et d’être plus compétitives », note Nicolas Katcharov, directeur général de la compagnie
Edison Egypt. Ce représentant du secteur privé français a assuré au cours de la séance qu’il y a un potentiel de croissance énergétique énorme en Egypte. «
Il y a un potentiel de croissance supérieur qu’on peut voir dans l’Europe proche. L’Egypte possède des réserves en gaz naturel qui peuvent satisfaire les besoins européens. De même, les sources d’énergies renouvelables sont abondantes en Egypte telles que le vent et le soleil. Malheureusement, de toutes les opportunités, il y a peu d’investissement dans ce domaine à cause de la profitabilité », souligne Nicolas Katcharov. Il explique cela par le fait que l’investisseur veut garantir qu’il va vite récupérer ses investissements, mais les principaux producteurs d’énergies primaires ne recouvrent pas leurs dus auprès de l’
EGPC (
Egyptian General Petroleum Corporation), la compagnie pétrolière nationale égyptienne, qui regroupe une trentaine de filiales dont les activités vont de l’attribution des permis d’exploration jusqu’à la commercialisation des produits pétroliers. «
Cela se reflète sur la production. Il y a l’énergie dans sa globalité, mais les subventions troublent le système car le gouvernement se trouve incapable de répondre à ses engagements. Donc, il faut préparer le passage vers la suppression totale des subventions en faisant un programme qui donne une période de transition aux entreprises vers l’efficacité énergétique », renchérit-il. Depuis 2014, l’Egypte a adopté un programme de suppression graduelle des subventions à l’énergie sous la recommandation du Fonds monétaire international.
Bien que la suppression totale de l’énergie reste une solution difficile à mettre en place vu l’impact social, la rationalisation de la consommation à l’énergie au niveau gouvernemental devrait être une stratégie à suivre. « L’efficacité énergétique est au centre des préoccupations gouvernementales. Récemment, nous avons adopté des stratégies dans le secteur d’électricité qui insiste sur l’efficacité de l’utilisation de l’énergie », souligne Mohamed Omran, premier secrétaire auprès du ministère de l’Electricité et des Energies renouvelables. Il ajoute que la loi sur l’électricité, promulguée en mars 2015, comprend une clause sur l’efficacité énergétique au niveau de l’utilisation et de la production. Omran a fait état des efforts gouvernementaux pour économiser la consommation d’énergie. Par exemple, l’exécution d’un grand projet en coopération avec le groupe Siemens pour construire des centres thermiques produisant 14 400 mégawatts d’énergie. « L’application de ce projet entraînera une baisse de consommation d’énergie d’un montant évalué à un milliard de dollars annuellement », souligne Omran. De même, le gouvernement presse les pas pour augmenter sa production en énergies renouvelables. Dans le domaine de l’énergie éolienne, des terrains sont consacrés à la production de 35 gigawatts d’énergie éolienne et 55 gigawatts d’énergie solaire. « Des projets qui sont en phase de construction et de production vont produire 1 600 mégawatts au cours des 6 prochains mois. Après l’installation de ces projets, l’Egypte sera capable de posséder 12% de sa capacité de stockage d’énergie renouvelable. Et ce, en vue d’aboutir à l’objectif du pays pour dépendre sur l’énergie renouvelable de 20 % en 2020 et 42 % en 2035 », note le responsable gouvernemental.
D’ailleurs, l’utilisation des matériaux de construction à faible consommation d’électricité fait partie des solutions nécessaires pour la mise en place de l’efficacité énergétique. « En parlant de l’efficacité énergétique, on parle de la consommation de l’énergie dans les bâtiments. Les études ont prouvé que presque la moitié de la consommation totale d’électricité se trouve dans les bâtiments », souligne Damien Peyrelongue, PDG du groupe français Saint-Gobain Gyproc. L’expérience de ce géant français dans le domaine de la fabrication des vitres a entraîné une baisse dans la consommation de l’énergie. « L’utilisation des vitres de haute qualité réduit la transmission de l’énergie dans les bâtiments », explique Antoine Andrawos, directeur commercial au sein de Saint-Gobain. Donc, les sociétés égyptiennes peuvent imiter ces modèles pour mieux répondre aux critères d’efficacité énergétique.
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