Les villes et les établissements durablesdeviennent primordiaux dans le cadre des objectifs de développement à l’heure où l’urbanisation demeure l’un des défis du siècle avec une moitié de la population mondiale, à savoir 3,5 milliards d’individus vivant dans les villes, alors qu’environ 60 % connaîtront un exode vers les villes en 2030, selon UN Habitat.
D’ailleurs, le 11e objectif de l’Onu stipule de « faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables ». L’Egypte, de son côté sensibilisée à ce dossier, a accordé une place centrale à l’aménagement urbain pour lequel elle consacre le dixième axe de la stratégie de développement durable : la vision 2030, qui aborde les grandes lignes de tout ce qui a trait au développement du concept de ville durable. A cette fin, la stratégie s’est fixé plusieurs objectifs.
Entre autres : réformer l’infrastructure institutionnelle, activer le rôle des municipalités, augmenter la capacité de construction dans les nouvelles zones urbaines. Pour répondre à ce défi grandissant, bien que datant des années 1990, le concept de « ville durable » a alors été popularisé à la réunion du New Urban Agenda accueilli dans la ville de Quito en Equateur en octobre 2016 qui a réuni 36 000 spécialistes dans le mouvement d’urbanisation durable de 167 Etats représentant gouvernements centraux, locaux et représentants des sociétés civiles. « Nous avons analysé et discuté des défis que nos villes vivent. Le New Urban Agendasert de feuille de route pour développer notre monde commun qui s’urbanise », martelait alors Joan Clos, secrétaire de la Conférence des Nations-Unies Habitat III et directeur exécutif de UN Habitat à la session de clôture.Partant, l’une des définitions les plus exhaustives du concept a été apportée par le rapport de UN Habitat intitulé Etablissement humain 2016, et selon laquelle « les aspects environnementaux et sociaux du développement ont besoin d’être intégrés à un développement économique pour satisfaire les besoins humains dans les parties les plus pauvres du monde ». Des recommandations ont suivi la conférence du nouvel agenda urbainpour que le concept de ville durable soit disséminé au niveau national, et chaque pays est appelé à adopter sa propre politique d’urbanisation nationale. « Pour réussir, le projet de ville durable doit être aligné sur des politiques publiques ciblant des objectifs précis », explique Khaled Abdel-Halim, professeur de politique urbaine à l’Université américaine du Caire.
Le cadre d’application de L’Egypte
L’Egypte a alors adopté deux cadres en vue de réformer sa politique d’urbanisation : le plan national stratégique, qui est opérationnel, et la politique nationale d’urbanisation 2052. Les grandes lignes de cette dernière ont été façonnées dans les années 1980, mais une réactualisation qui n’a pas vu encore le jour est en cours suite à la conférence de Quito. Elle se concentre sur 5 axes concernant le mouvement d’urbanisation des villes : les terres et le planning ; l’environnement et l’urbanisation ; la gouvernance et les législations urbaines ; l’économie urbaine, les logements et les services de base. Selon Mohamad Nada, expert en planification urbaine et ancien directeur de projets à UN Habitat, ce cadre sera un master plan touchant à tout ce qui est en rapport avec les villes depuis la forme d’urbanisation propice à ses activités, en passant par la gestion des terres, les moyens de transport, les infrastructures ainsi que l’aspect de son administration publique, centralisée ou décentralisée. Par exemple, les responsables de ce réaménagement urbain auront à débattre sur la question de comment relier les régions informelles aux résidentielles, les genres de transports entre autres. « L’actuel cadre opérationnel, à savoir le plan national stratégique, est géré par la loi 119 pour l’année 2008, et aborde tous les détails des mégaprojets nationaux au niveau des grandes villes et des municipalités. Ainsi, la stratégie de développement prometteuse de l’ouest de la Côte-Nord, habitée par un million de personnes aujourd’hui, doit, d’ici 2050, accueillir 20 millions d’habitants. Les plans d’action sont la responsabilité du ministère de la Planification et ils seront supervisés par les différents ministères selon leurs compétences et leursspécialisations », explique Nada.
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