Les réactions sur les réseaux sociaux reflètent une prise de conscience collective et une vigilance qui témoignent de la place privilégiée de la Palestine dans la conscience arabe. Parmi les commentaires les plus marquants que j’ai lus figure celui-ci : « Ils ont voulu sortir Gaza de la géographie, elle est entrée dans l’histoire ! ». Les discussions autour du boycott illustrent également cette conscience et cette vigilance. Certains pourraient penser qu’avec la fin des combats, les habitudes de consommation reviendraient à la normale — que les gens recommenceraient à boire du Coca-Cola, à manger chez McDonald’s ou à fréquenter Starbucks. Mais les commentaires populaires ont démontré une lucidité à toute épreuve : « Nous avons boycotté leurs produits à cause de l’agression, et aujourd’hui nous ne financerons pas leur prochaine agression ». Ou encore : « La trêve ne s’applique pas au boycott. C’est un boycott pour toujours ».
La jeune journaliste Sherin Arafa a écrit un message poignant : « Pouvez-vous croire que les brigades de la résistance palestinienne, que vous avez vues remettre les prisonniers, fières et dignes dans leurs uniformes militaires, viennent de sortir d’une guerre génocidaire d’un an et trois mois ? Une guerre au cours de laquelle plus de 70 000 tonnes de bombes et d’explosifs ont été larguées sur Gaza — un total dépassant celui des bombes utilisées pendant la Seconde Guerre mondiale et représentant trois fois le volume de la bombe nucléaire larguée sur Hiroshima et Nagasaki. Ces brigades ont affronté l’une des dix armées les plus puissantes au monde, bénéficiant d’un soutien massif en approvisionnement, renseignements, financement, équipements, munitions et même volontaires en provenance des Etats-Unis et d’Europe. Ces soldats, que vous voyez aujourd’hui, ont résisté malgré un siège étouffant qui a duré 17 ans avant la guerre. Leurs villes et villages ont été anéantis, leurs maisons détruites, leurs terres confisquées. Ils ont perdu leurs familles, leurs proches et leurs voisins. Ils ont enduré la faim, la soif et l’absence de foyer, mais ils ont tenu bon. Ils ont contraint leur ennemi — et, avec lui, la plus grande puissance militaire et économique du monde — à se plier à leurs conditions et à cesser le feu. Ces soldats incarnent le miracle de Dieu sur terre. Ils sont les maîtres et les figures de fierté de notre époque. Gaza triomphe, et les pro-sionistes perdent ».
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