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Dernier mot : Une déclaration irresponsable

Mercredi, 22 janvier 2025

Alors qu’une trêve négociée venait d’être conclue à Gaza, le président américain élu a déclaré qu’il était prêt à envoyer des forces américaines à Gaza pour libérer les prisonniers israéliens détenus par le Hamas depuis le 7 octobre 2023.

Le moins que l’on puisse dire de cette déclaration est qu’elle est irresponsable. Il est évident que ses diverses conséquences n’ont pas été étudiées. Cette déclaration, qui s’apparente à une menace explicite, contredit toutes les affirmations précédentes de Donald Trump concernant son intention de se retirer des zones de conflit armé dans le monde et d’éviter l’engagement dans des opérations militaires à l’étranger. Une telle prise de position illustre une instabilité et une incohérence manifestes dans les choix politiques de celui qui s’apprête à diriger la nation la plus puissante du monde pour les quatre années à venir. En plus, cette déclaration reflète un parti pris évident, puisqu’elle évoque les prisonniers israéliens sans la moindre mention des prisonniers palestiniens. On sait qu’environ 100 Israéliens sont détenus par le Hamas, tandis que plus de 10 000 Palestiniens se trouvent actuellement dans les prisons israéliennes. Ainsi, Trump modifie la politique américaine déclarée, passant d’une approche équilibrée d’échange d’otages entre les deux camps à une position visant exclusivement la libération des Israéliens. Le danger le plus préoccupant de cette déclaration réside dans l’implication potentielle des forces américaines dans le conflit en cours à Gaza — un scénario que toutes les grandes puissances ont tenté d’éviter. Cela constitue une participation directe à une guerre largement considérée par la communauté internationale comme un crime de génocide, condamné par des tribunaux internationaux et dont l’arrêt est exigé par les Nations-Unies, ainsi que par d’autres organisations internationales depuis plus d’un an. Ce qui augmente encore la gravité de cette déclaration inconsidérée, c’est qu’elle s’inscrit dans une série d’autres prises de position tout aussi imprudentes du nouveau président américain. Parmi celles-ci figurent des propos alarmants sur une prétendue volonté d’annexer le Canada ou d’envahir le Groenland, alimentant des inquiétudes majeures à l’échelle mondiale pour les quatre années à venir.

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