La culture dans des pays riches en culture comme l’Egypte n’est pas un phénomène temporaire qui brille comme un éclair à certains moments et disparaît à d’autres, mais fait partie intégrante du patrimoine génétique des habitants de ces pays. La raison pour laquelle nous ne jouissons pas actuellement de l’élan culturel que nous avons connu précédemment et que nous vivons une crise dans la gestion de la culture et non dans la culture elle-même. Je découvre chaque jour des talents remarquables dans les divers arts et littératures. Cependant, ils ne sont pas connus parce qu’ils n’ont pas été découverts, encouragés et soutenus. A l’époque monarchique, avant la création du ministère de la Culture, le capital privé était le mécène des arts et de la littérature. Après la révolution, c’est l’Etat qui a assumé ce rôle. Les génies que nous avons connus durant ces deux époques sont le fruit de ces parrainages, sans lesquels la culture ne peut ni s’épanouir ni se répandre. Par exemple, notre grand sculpteur Mahmoud Mokhtar a été soutenu par des hommes d’affaires égyptiens. Sans eux, la statue de Nahdet Masr n’aurait jamais été créée. Quant au parrainage de l’Etat après la révolution, il a donné naissance à des talents tels que Youssef Idris, Salah Abdel-Sabour, Abdel-Hadi Al-Gazzar, Gamal Al-Séguini, Salah Abou-Seif, Abdel-Halim Hafez et Souad Hosni. Ils ont tous trouvé dans le mécénat de l’Etat ce qui a aiguisé leur talent et les a présentés au public.
Il est vrai que les circonstances ont maintenant changé et que le mécénat total de l’Etat n’est plus possible ni souhaitable. Mais il incombe à l’Etat, conformément à la Constitution, d’assurer le parrainage de la culture afin qu’elle parvienne à tous les citoyens. Cela est-il possible via un partenariat avec le secteur privé, ou bien par un système d’autofinancement ? Dans les pays capitalistes, le secteur privé finance seul l’activité culturelle, mais cela est dû au fait que l’Etat a promulgué des exonérations fiscales pour l’encourager. Nous avons modifié nos lois économiques en fonction des mutations survenues au cours des dernières décennies, mais nous n’avons pas fait de même en ce qui concerne la culture, qui est régie par des lois désuètes et une bureaucratie révolue qui étouffent la créativité artistique et engendrent la crise culturelle que nous vivons aujourd’hui. Une crise que beaucoup qualifient à tort de déclin de la culture.
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