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Dernier mot : L’UNESCO des peuples

Mercredi, 16 octobre 2024

C’est peut-être la première fois qu’un candidat à la direction de l’UNESCO présente une vision qui s’adresse aux peuples et non aux organes officiels des Etats membres, afin de réaliser le but ultime de l’organisation, qui est d’instaurer la paix entre les peuples.

Chaque candidat à cette haute fonction internationale doit définir sa politique selon une vision qu’il doit discuter pendant 90 minutes avec le Conseil exécutif de l’organisation (58 membres). J’ai découvert dans les propositions du candidat égyptien Dr Khaled El-Enany, ancien ministre du Tourisme et des Antiquités, un intérêt évident pour la nécessité de libérer l’UNESCO du cadre élitiste qui entoure son image dans l’esprit des gens. Il pense que ce qu’il appelle l’UNESCO des peuples est l’application pratique de ce qui est énoncé dans la charte de l’organisation, laquelle déclare dans son introduction que l’instauration de la paix doit commencer dans l’esprit des femmes et des hommes. Cela signifie que l’UNESCO doit orienter toutes ses activités vers les peuples, avec leurs femmes et leurs hommes.

Pour réaliser le concept de l’UNESCO des peuples, la vision du candidat égyptien stipule, pour la première fois, que l’UNESCO doit entrer en contact avec les organisations de la société civile dans les Etats membres. Je lui ai dit : « Mais la charte stipule d’avoir affaire avec les gouvernements. Lorsque l’UNESCO a été créée après la Seconde Guerre mondiale, au milieu du siècle dernier, la société civile n’avait pas le pouvoir et l’influence qu’elle a aujourd’hui ». Il m’a répondu : « C’est la raison pour laquelle j’ai précisé dans ma vision que tout se réalisera en coordination avec les Etats membres ».

Khaled El-Enany, qui a reçu la semaine dernière un doctorat honorifique de l’Université de Montpellier, en France, sans que la presse égyptienne en fasse mention !, est le quatrième candidat égyptien au poste de directeur de l’UNESCO, après Dr Ismaïl Serageddine (1999), le peintre Farouk Hosni (2009) et l’ambassadrice Mouchira Khattab (2021). Je lui ai demandé : « N’avez-vous pas obtenu un doctorat de la même université en 2001 ? ». Il m’a répondu : « C’était pour la thèse que j’avais préparée, alors que le doctorat honorifique est pour l’ensemble de mes réalisations ».

Notons qu’El-Enany aura 54 ans le 14 mars prochain et que le jour suivant, la candidature au poste de directeur général de l’UNESCO sera close. Les membres du Conseil exécutif voteront pour le nouveau candidat en novembre 2025 pour un mandat renouvelable de quatre ans.

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