En observant les positions de Harris en ce qui concerne la politique étrangère de l’Administration du président Biden, on remarque qu’il n’y a aucune différence, sauf en ce qui concerne le Proche-Orient, et plus particulièrement la guerre à Gaza. Ses déclarations avant sa candidature à la présidence montraient une nette distinction par rapport à la politique officielle de l’Administration américaine. N’oublions pas que Harris était la première voix dans l’Administration américaine à réclamer la nécessité d’un cessez-le-feu à Gaza. C’était en mars dernier lorsque l’Administration américaine utilisait le veto à chaque fois qu’il y avait une décision appelant Israël à un cessez-le-feu. Harris a également appelé au droit du peuple palestinien à l’autodétermination et a annoncé son soutien à la solution des deux Etats qu’Israël refuse. A plusieurs reprises, Harris a réclamé l’acheminement d’aides humanitaires vers Gaza qu’Israël empêchait. Pendant des mois, Harris ne cessait de le réclamer et l’a réitéré après l’annonce de la candidature à la présidentielle.
Mais en ce qui concerne le reste des questions de politique étrangère, l’OTAN, les relations avec l’Europe, la guerre entre l’Ukraine et la Russie, les relations avec le Sud-Est de l’Asie et la concurrence avec la Chine, la performance de Harris pendant les quatre années durant lesquelles elle était vice-présidente, et précédemment quand elle était membre du Sénat, prouve son engagement à la politique américaine traditionnelle.
Ajoutons à cela la position commune à tous les politiciens américains qui consiste à continuer de soutenir Israël, de défendre sa sécurité et son droit à l’existence. Donc, la position de Harris envers la guerre à Gaza ne risque pas de toucher à cette constante. Mais elle peut évoluer afin d’aboutir à une politique différente de celle de Biden, de façon que l’engagement à défendre Israël ne soit ni une justification pour la guerre de génocide pratiquée à Gaza, ni un obstacle empêchant de faire pression pour mettre fin à la guerre, appliquer la solution des deux Etats et donner aux Palestiniens le droit à l’autodétermination.
Lien court: