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Dernier mot : Kamala Harris et la Palestine

Mercredi, 21 août 2024

Je ne veux pas être trop optimiste en disant que la politique de la candidate à la présidentielle américaine Kamala Harris au Proche-Orient sera différente de celle du président actuel Joe Biden. Celui-ci a émis des réserves sur la gestion israélienne de la guerre à Gaza, mais il n’a pas arrêté de soutenir Israël au maximum.

En observant les positions de Harris en ce qui concerne la politique étrangère de l’Administration du président Biden, on remarque qu’il n’y a aucune différence, sauf en ce qui concerne le Proche-Orient, et plus particulièrement la guerre à Gaza. Ses déclarations avant sa candidature à la présidence montraient une nette distinction par rapport à la politique officielle de l’Administration américaine. N’oublions pas que Harris était la première voix dans l’Administration américaine à réclamer la nécessité d’un cessez-le-feu à Gaza. C’était en mars dernier lorsque l’Administration américaine utilisait le veto à chaque fois qu’il y avait une décision appelant Israël à un cessez-le-feu. Harris a également appelé au droit du peuple palestinien à l’autodétermination et a annoncé son soutien à la solution des deux Etats qu’Israël refuse. A plusieurs reprises, Harris a réclamé l’acheminement d’aides humanitaires vers Gaza qu’Israël empêchait. Pendant des mois, Harris ne cessait de le réclamer et l’a réitéré après l’annonce de la candidature à la présidentielle.

Mais en ce qui concerne le reste des questions de politique étrangère, l’OTAN, les relations avec l’Europe, la guerre entre l’Ukraine et la Russie, les relations avec le Sud-Est de l’Asie et la concurrence avec la Chine, la performance de Harris pendant les quatre années durant lesquelles elle était vice-présidente, et précédemment quand elle était membre du Sénat, prouve son engagement à la politique américaine traditionnelle.

Ajoutons à cela la position commune à tous les politiciens américains qui consiste à continuer de soutenir Israël, de défendre sa sécurité et son droit à l’existence. Donc, la position de Harris envers la guerre à Gaza ne risque pas de toucher à cette constante. Mais elle peut évoluer afin d’aboutir à une politique différente de celle de Biden, de façon que l’engagement à défendre Israël ne soit ni une justification pour la guerre de génocide pratiquée à Gaza, ni un obstacle empêchant de faire pression pour mettre fin à la guerre, appliquer la solution des deux Etats et donner aux Palestiniens le droit à l’autodétermination.

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