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Dernier mot : Point d’interrogation

Mercredi, 17 avril 2024

L’attentat commis délibérément par Israël contre l’équipe humanitaire de l’ONG World Central Kitchen à Gaza continue de soulever l’indignation dans le monde entier. Mais celle-ci a pris des dimensions sans précédent en Grande-Bretagne pour des raisons qui soulèvent des points d’interrogation.

Cette organisation caritative a été fondée par le chef américano-espagnol José Andrés en 2010 pour fournir des repas gratuits aux habitants des zones en désastre. Selon ses chiffres, elle a réussi à fournir près d’un million de repas à Gaza avant de s’arrêter définitivement après l’attaque contre ses employés qui a été commise malgré le fait que, selon le directeur de l’organisation, les responsables de l’armée d’occupation avaient été informés à l’avance de l’itinéraire des deux véhicules qui portaient le nom et le logo de l’organisation. L’attaque a fait sept victimes dont trois Britanniques, une Australienne, un Polonais, un Canadien et un Palestinien.

Avant cette attaque, 196 travailleurs humanitaires avaient été tués par l’armée israélienne depuis le début de la guerre. Mais cette fois-ci, le tollé soulevé en Grande-Bretagne est sans précédent. Le ministre des Affaires étrangères, David Cameron, a exprimé son indignation face à l’assassinat des trois Britanniques. Pour la première fois, le gouvernement britannique commence à parler des « crimes d’Israël » et l’ambassadeur d’Israël à Londres a été convoqué au siège du ministère pour être réprimandé.

Pourquoi ce revirement ? Les trois Britanniques qui ont été assassinés sont James Kirby (47 ans), un tireur d’élite professionnel et expert en missiles qui a travaillé pendant des années dans l’armée britannique, John Chapman (57 ans) qui faisait également partie des forces d’élite de l’armée britannique, et James Henderson (33 ans) qui a servi pendant six ans dans les forces spéciales de combat de la marine britannique. Le lien entre les trois personnes est qu’elles travaillent pour la compagnie de sécurité britannique Solace Global, qui est étroitement liée aux services de renseignement britanniques. C’est là que réside le problème. Est-ce que les forces israéliennes ignoraient la présence des agents britanniques dans le véhicule du World Central Kitchen ? Ou bien savaient-elles leur présence mais exécutaient les ordres de cibler toutes les opérations de secours, abstraction faite de leurs nationalités ?

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