La coutume du kaak est liée à la célébration de cette fête en Egypte et s’est ensuite répandue dans les pays arabes et musulmans. Ainsi, le kaak est devenu l’un des outils de la force douce grâce auquel l’Egypte dispose d’une influence dans les autres pays. Il est dit que le kaak remonte à l’Etat toulounide, où il était fabriqué dans des moules en fer léger sur lesquels était inscrit « Kol wa Ochkor » (mange et remercie). Au Musée des arts islamiques se trouve un nombre de moules portant cette inscription.
En effet, l’Egypte a connu le kaak depuis l’ère pharaonique, des reproductions du kaak ont été trouvées sur les murs des anciens temples à Louqsor, à Memphis et à l’intérieur de la grande pyramide. Aussi, sur les murs de la tombe du ministre Rekhmire est inscrite la recette du kaak qui consiste à mélanger le beurre, le miel et la farine avant de les mettre sur le feu.
Dans la tombe de la reine Ti, il y a des graffitis représentant une femme portant sur sa tête un panier de kaak pour le présenter comme sacrifice au dieu. Les femmes confectionnaient une pâte sous forme de soleil farcie aux dattes ou aux figues. Le kaak était présenté pendant les fêtes ou lors de la visite des tombeaux, et cette habitude est pratiquée jusqu’à nos jours, mais ce qui est distribué aujourd’hui lors de la visite des cimetières est appelé « chorek » ou « qoras » et a une forme plus grande que le kaak et n’est farci ni aux dattes, ni aux figues.
Le kaak a acquis une importance particulière à l’époque fatimide, où le calife consacrait 20 000 dinars au kaak de l’Aïd et le distribuait personnellement aux citoyens se trouvant à la porte de son palais. Le kaak avait alors la taille d’une galette de pain. La tradition du kaak s’est poursuivie aux époques des Mamelouks et de l’Empire ottoman. Durant ce dernier, il était farci au « lokoum » turc. Le kaak que nous mangeons aujourd’hui a une histoire aussi ancienne que le pays qui l’a inventé.
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