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DERNIER MOT : L’affrontement entre l’Occident et la Russie

Mercredi, 27 juillet 2022

Etrange est l’affrontement actuel entre la Russie et l’Occident. Les gouvernements européens chutent l’un après l’autre comme si les sanctions imposées à Moscou s’étaient retournées contre eux, leur causant plus de préjudices qu’elles n’en ont causé à Moscou. Le gouvernement de coalition de Mario Draghi en Italie vient de chuter après une hausse exorbitante des prix et une baisse des réserves en gaz. Celles-ci sont passées sous le seuil des 3 mois. Les protestations populaires se sont intensifiées contre le gouvernement à cause de la continuité des aides économiques et militaires octroyées à l’Ukraine.

La démission de Draghi en Italie a été précédée par celle de Boris Johnson en Grande-Bretagne. L’ours russe ne s’est pas contenté de la démission du premier ministre britannique et a voulu s’assurer que son gouvernement ne se remettrait plus jamais de cette chute. Les services de renseignements russes ont alors fait fuiter des informations très délicates selon lesquelles Johnson était l’un de leurs agents quand il avait 16 ans, succédant à son père qui, lui aussi, était un agent secret de la Russie, employé grâce aux efforts de sa mère d’origine russe. Un officier russe des services de renseignements du nom d’Alexandre Lebedev était chargé de recevoir les informations envoyées alors par Johnson. Lebedev a obtenu la nationalité anglaise et a fondé un empire commercial. Il a employé Johnson comme reporter dans l’un de ses journaux après que celui-ci eut fini ses études. Lorsqu’il était maire de Londres et après avoir été ministre des Affaires étrangères en 2016, Johnson a continué à rencontrer Lebedev en secret.

Selon les documents russes, la maîtresse de Johnson à l’époque et son épouse actuelle, Carry Johnson, travaillait également pour les services de renseignements russes. Johnson serait aussi l’un des proches amis d’Evgeni, fils d’Alexandre Lebedev, qu’il a nommé au Conseil britannique des Lords, après être devenu premier ministre. A cause de la sensibilité de ces informations, la Chambre des communes au Royaume-Uni a formé un comité pour enquêter sur le premier ministre britannique. Ce comité n’a pas réussi à réfuter beaucoup de ces informations. Le résultat est qu’une grande campagne a été lancée contre Boris Johnson en Angleterre. Celle-ci s’est prolongée jusqu’à l’intérieur du parti conservateur, obligeant Johnson à démissionner.

Si nous ajoutons à tout ceci l’échec du président français, Emmanuel Macron, aux dernières élections législatives, ce qui a largement réduit son pouvoir politique, et la faiblesse qui a dernièrement caractérisée l’Administration américaine, l’image d’un Occident dont la force est en recul face à l’ours russe se concrétise devant nous. Les résultats du conflit actuel entre l’Occident et la Russie sur le territoire ukrainien paraissent plus que jamais imprévisibles.

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