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DERNIER MOT : Un cadre pour le dialogue national

Mercredi, 25 mai 2022

 J’imagine que la différence fondamentale entre le dialogue national que nous prônons et une simple session de discussion autour d’un sujet donné réside dans le fait que le dialogue, pour qu’il soit fructueux, ne doit pas être laissé au gré de la spontanéité, mais doit être régi par un cadre général consensuel entre toutes les parties prenantes.

L’unique cadre qui réunit toutes les tendances intellectuelles de la société et peut devenir le socle de tous les axes et de tous les sujets est la Constitution. La Constitution est le cadre opérationnel qui doit guider le peuple qui a juré de la respecter et de la défendre. Toute infraction à la Constitution est un crime dans toutes les sociétés. Je ne pas peux croire que ceux qui appellent à s’écarter de la Constitution prennent part à ce dialogue. La Constitution stipule que le régime en Egypte est républicain. Il est donc impensable que prennent part au dialogue des partisans du régime monarchique héréditaire qui s’impose à la volonté populaire, qui est la source du pouvoir. La Constitution définit également les traits d’un Etat civil démocratique et moderne. Les participants au dialogue peuvent alors essayer de déterminer le type de démocratie qui nous convient. Les avis peuvent diverger sur la nécessité d’adapter la démocratie occidentale à nos besoins, ou bien de l’adopter telle quelle en tant que système qui convient à toutes les sociétés. D’autres pourraient s’évertuer à innover dans les moyens concrétisant notre appartenance arabe, ou bien notre identité culturelle commune soulignée par la Constitution, qui a également affirmé notre affiliation islamique, africaine et méditerranéenne. D’autres proposeraient des garanties pour enraciner le principe de citoyenneté parmi les disciples des différentes religions ou pour renforcer la justice sociale.

Mais il n’est point concevable que le dialogue réunisse ceux qui revendiquent d’annuler la démocratie ou de gommer notre identité arabe ou bien qui appellent à nous démarquer de la citoyenneté ; ou encore d’ignorer la justice sociale. Sinon, ce serait une violation de la Constitution et une négligence de la valeur du dialogue et de son objectif. Alors que si nous choisissons à l’unanimité la Constitution comme cadre au dialogue national, nous aurons convenu d’écarter les contrevenants aux principes de la Constitution. Quel intérêt pour un dialogue auquel prendraient part ceux qui ont accepté le terrorisme comme alternative à l’action politique ou bien ceux qui ne reconnaissent pas notre appartenance arabe ou bien qui considèrent la patrie comme faisant partie d’un califat international révolu ? Il s’agit là d’une base nécessaire au dialogue national auquel nous appelons à la participation de tous.

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