La libération de plus de 40 détenus sous investigation représente une évolution importante dans la question des droits de l’homme en Egypte. Cette question que les médias occidentaux n’ont de cesse d’aborder et d’en exagérer les dimensions. Ceci ne signifie pas que nous n’avons aucun problème à cet égard. Les droits de l’homme représentent un dilemme dans tous les pays du monde sans exception, car la liberté n’est pas absolue. Elle est soumise au système de pensée de chaque société. C’est ainsi qu’elle se heurte dans la plupart des pays occidentaux à ce qui a été politiquement convenu autour de l’Holocauste en Allemagne. Toute tentative d’étudier objectivement ce qui s’est passé se heurte à des lois punitives prévoyant la peine de prison et le versement d’une amende.
La question n’est donc pas de savoir s’il y a un problème dans un pays autour des droits de l’homme, mais de savoir à quel point l’Etat assure ces droits et aussi de savoir s’il oriente ses politiques pour les restreindre ou pour les élargir progressivement. Je dis graduellement parce que l’élargissement soudain et absolu des libertés est trompeur dans la plupart des cas. Nous avons vu dans notre histoire récente comment un président a brûlé dans une scène de propagande les bandes d’enregistrement des services de renseignements, annonçant la fin de la censure et l’établissement des libertés, notamment la liberté de la presse. Mais rien ne fut, ni la censure a été abolie, ni les libertés ont été établies et les journaux confisqués sous son règne ont atteint un nombre sans précédent.
Si nous examinons aujourd’hui l’état des droits de l’homme dans notre nouvelle République, nous constatons qu’au moment où l’Etat s’efforçait d’assurer la plupart des droits prévus dans la Déclaration universelle des droits de l’homme afin de garantir une vie décente aux citoyens, la guerre contre le terrorisme qui a duré des années — comme toutes les guerres de l’humanité — a entravé l’attention portée à la liberté d’expression. Après la victoire remportée par l’Etat dans cette guerre, nous assistons à une série d’évolutions représentées par le lancement de la première stratégie officielle pour les droits de l’homme, puis la formation du Conseil national des droits de l’homme, suivie par la libération d’un nouveau lot de détenus politiques. Ces évolutions nous montrent si l’Etat s’oriente vers la restriction ou l’élargissement des droits de l’homme. Cependant, je n’ai trouvé aucun écho de ces évolutions dans la presse occidentale.
Lien court: