Un crime odieux a été commis contre un homme de religion égyptien dont parle le Saint Coran en disant : « Tu trouveras que les gens qui ont le plus d’amitié et d’affection pour toi sont les disciples de Jésus qui se sont donnés le nom de chrétiens, car il y a parmi eux des prêtres qui connaissent leur religion et des moines qui ne dédaignent pas d’écouter la vérité ». Ce crime odieux a été commis en plein jour pendant le mois sacré du Ramadan. Le père Arsanios Wadid, prêtre de l’église de la Sainte Vierge d’Alexandrie, a été tué à l’arme blanche devant sa famille. Ce crime prouve une autre fois que malgré les victoires réalisées ces dernières années face au terrorisme, les racines intellectuelles de l’extrémisme religieux, qui se sont ancrées dans notre société au cours des 4 dernières décennies, peuvent encore de temps en temps donner des fruits amers, rappelant ainsi que les victoires contre le terrorisme ne suffisent pas pour éliminer sa pensée perverse.
Pendant 40 ans, aucun gouvernement n’a fait face à cette pensée qui a donné lieu à ces crimes atroces. Ceux qui adoptent cette pensée extrémiste ont diffusé leurs idées perverses en prétextant faire de la prédication religieuse et personne ne les approchait tant qu’ils n’intervenaient pas dans la politique. Ils ont alors eu accès aux tribunes officielles pour diffuser leurs pensées empoisonnées et sont même devenus des stars dans les médias de l’Etat à travers les programmes télévisés.
En même temps, la pensée éclairée était absente, sauf certains intellectuels qui ont été accusés d’athéisme ou qui ont fait l’objet de tentatives d’assassinat, tels Naguib Mahfouz, Nasr Hamed Abou-Zeid, Farag Fouda, Makram Mohamad Ahmad et d’autres.
La léthargie à l’égard des courants extrémistes a atteint son apogée quand l’Etat s’est placé dans une logique de concurrence avec eux. Au lieu de faire face à la pensée extrémiste de façon claire et directe, l’Etat a tenté de prouver qu’il est plus pacifique et plus pieux que ces courants. Ainsi, ils ont réussi à attirer l’Etat sur leur terrain. L’Etat égyptien n’a officiellement lancé la guerre contre l’extrémisme religieux qu’après la Révolution du 30 Juin et c’est ainsi que nous avons pu mettre fin au terrorisme qui a failli devenir un phénomène de notre vie quotidienne. Nous devons maintenant lutter contre ses racines intellectuelles avec la même fermeté, chose qui ne peut être faite qu’à travers une réforme du discours religieux, chose que l’on attend depuis longtemps.
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