Je suis bouleversé par l’isolationnisme haineux prôné par certains à chaque fois que l’occasion s’impose. Selon ces voix, l’Egypte est tantôt arabe et tantôt non africaine. Comme si les Egyptiens appartenaient à une race à part, n’ayant rien à voir ni avec le voisinage géographique, ni avec toutes les relations qui en ont découlé au fil des ans. En effet, la race a toujours été un mélange de plusieurs, la race pure n’existe pas. Même les analyses modernes de l’ADN ont démontré que la structure génétique des citoyens de n’importe quel Etat donné, quels que soient leurs caractères distinctifs, comprend inévitablement des éléments d’ADN appartenant à d’autres races. Ainsi a disparu le regard raciste qui avait tombé dans l’oubli politiquement avec la pensée nazie en Allemagne et qui croyait à la prééminence de la race aryenne.
Il reste que cette même théorie en contradiction avec la science, la politique et l’histoire, voire avec les droits de l’homme, disparaisse en Israël. L’Etat hébreu croit en la supériorité de la race juive. Il ne considère pas les juifs comme des adeptes d’une religion, mais comme les fils d’une race pure, sans précédent et prédominant sur toute autre race. Je dis cela à l’occasion de la conférence misérable, dont la tenue était prévue à la fin du mois courant à Assouan, d’un groupe dont l’idéologie n’est pas claire et qui croit en la prédominance africaine à laquelle il veut attribuer ce qui ne lui appartient pas. Notre tendance à l’isolationnisme s’est frayée un chemin dans ce contexte et s’est érigée pour répondre que l’Egypte n’est pas initialement africaine et que l’ancienne civilisation égyptienne n’a aucun rapport avec l’Afrique. Un argument qui va à l’encontre des réalités de l’Histoire et de la géographie, ainsi que des intérêts nationaux. L’Egypte est une partie de l’Afrique, elle est le coeur de la nation arabe et son Azhar la place au centre du monde islamique. L’Egypte n’est pas loin des civilisations méditerranéennes, ce qui lui octroie un caractère distinct du reste des pays de la région. Lui retirer ses appartenances veut dire la priver de ses traits spécifiques et c’est une minimisation de sa valeur et de son rôle. L’Egypte a offert à l’Afrique une civilisation glorieuse qui a dépendu en grande partie de la composante africaine ; à travers les transactions commerciales et transfrontalières. L’extrémisme de la pensée ne doit aucunement nous entraîner à contre-courant, quitte à menacer nos intérêts nationaux.
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