Au début de son mandat (2007-2012), le président Nicolas Sarkozy lança l’Union Pour la Méditerranée (UPM)en 2008. Suite à cette création, il s’est avéré que le projet manquait de contenu. Il était frappant de voir que cette idée ambitieuse manquait de consistance. Dès lors, plusieurs rencontres ont eu lieu pour essayer de lui donner de la consistance en récoltant des remarques et propositions diverses, afin de rendre « viable » une telle initiative. Depuis, l’UPM existe sans pour autant réussir à réaliser des progrès tangibles sur l’ensemble des dossiers pour lesquels elle a été « conçue ».
Loin des projets « farfelus » qui se transforment en instances marginales, l’émissaire spécial des Nations-Unies pour la Syrie, Staffan Di Mistura, débarque sur scène avec une proposition captivante : le gel des opérations militaires dans la ville d’Alep au nord de la Syrie. Une ville martyre qui vit une tuerie avec un nombre saisissant de barils de TNT largués sur les civils devient donc une priorité pour les Nations-Unies. L’organisation avait échoué à trouver une solution politique avec Genève 1 et 2. Elle a aussi échoué au niveau humanitaire. Le seul effet palpable de ses « actions » n’était que les déclarations de son secrétaire général Ban Ki-moon pour déplorer et regretter la situation syrienne.
Ce n’est ni un cessez-le-feu ni une trêve. Cependant, à l’infini, des questions se posent : Ce plan ne nécessite-t-il pas le déploiement des forces de maintien de la paix ? Des observateurs onusiens ? Par quel moyen sera-t-il imposé ? Par une résolution du Conseil de sécurité sous le chapitre 7 ou en dehors de ce chapitre contraignant ? Le gel signifie-t-il le retrait des forces armées étrangères bien implantées dans la région d’Alep ? Les milices iraqiennes et libanaises du côté du régime seront-elles concernées ? Et les étrangers fanatiques du côté des groupes extrémistes de l’autre côté ? Qui sera en mesure d’imposer un gel à des milices dont la raison d’être est le pillage et l’épuration ethnique ? Qui sera capable de geler les opérations des radicaux « terroristes » qui se soucient peu des vies humaines qu'ils ont prétendu auparavant défendre ? Quelles sont les étapes suivantes au cas où le gel aboutirait ? Sera-t-il le début d’un processus politique qui s’étale sur l’ensemble du pays ? Comment l’armée libre pourra-t-elle imposer ce gel à ses « alliés/ennemis »? Aura-t-elle les moyens matériels et financiers pour maîtriser la situation dans la zone qu’elle est censée contrôlée, afin de pouvoir assumer sa part de responsabilité pour faire aboutir le plan du gel ?
L’émissaire multiplie les rencontres avec les belligérants locaux, régionaux et internationaux, afin de récolter des éléments nécessaires pour essayer de répondre à toutes ces questions. Le contenu très vague de son plan sera enrichi et structuré à partir des remarques constructives et des suggestions positives. Même si l’espoir est très minime, il est essentiel de responsabiliser tous les acteurs de l’opposition, afin de fournir des idées rationnelles. Tout plan de « paix » qui arrêtera la tuerie et rendra au peuple syrien ses droits pour lesquels il s’est révolté pacifiquement est le bienvenu. A savoir qu’une telle paix « juste » mettra une fin graduelle au despotisme. Il faut aider ce « plan », afin d’éviter de retomber dans le piège des coquilles vides à l’instar de l’UPM .
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