Les Palestiniens se préparent à une dure bataille contre Israël et les Etats-Unis au Conseil de sécurité de l’Onu, au sujet d’un projet de résolution suggérant d’aboutir à un accord de paix avec Israël d’ici à un an. Le texte, présenté par la Jordanie, seul membre arabe du Conseil, affirme « l’urgence de parvenir à une paix globale, juste et durable » dans un délai de douze mois après l’adoption de la résolution.
Frustrés par l’échec des négociations de paix et les tergiversations continues du gouvernement israélien de Benyamin Netanyahu, les Palestiniens n’ont d’autres choix que de se tourner vers les instances internationales. En déposant ce texte sur la table du Conseil de sécurité malgré les mises en garde, les Palestiniens veulent marquer le coup après l’échec de la récente tournée diplomatique de John Kerry qui n’a débouché sur aucune ouverture. Ils veulent aussi et surtout profiter du soutien croissant en Europe à un Etat palestinien. Le Parlement européen a apporté la semaine dernière un appui de principe à la reconnaissance d’un Etat palestinien. Mais ce n’est pas tout. Des considérations de politique interne entrent également en ligne de compte. En effet, le président palestinien, Mahmoud Abbas, veut réaliser un succès à l’Onu avant les élections palestiniennes prévues au début de l’année, ce qui lui permettrait de contrer son rival le Hamas.
En cas d’échec des tractations à l’Onu, les Palestiniens envisagent de passer à un stade supérieur de leur offensive diplomatique. Si jusqu’à présent l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas avait écarté l’option de la résistance face à l’occupation, en raison des négociations de paix avec Israël, à présent et avec l’échec de ces négociations, rien n’empêche de recourir à cette option. Face à l’occupation toutes les options restent ouvertes, y compris celle de la résistance.
Les Palestiniens n’excluent pas non plus de rejoindre au moment opportun la CPI, afin d’y mettre Israël en accusation pour crimes de guerre à Gaza. Ils ont aussi en réserve d’autres initiatives. Par exemple, demander au Conseil de soutenir la candidature de la Palestine, actuellement Etat observateur non-membre, comme Etat membre à part entière des Nations-Unies. Le projet de résolution palestinien fait référence à cette perspective.
La résolution palestinienne dans sa forme initiale ne plaît pas aux Américains. La date limite avancée dans le projet pour la fin de l’occupation est, a priori, difficilement acceptable pour les Etats-Unis, qui martèlent qu’un accord de paix « ne peut résulter que de négociations directes, et non d’une initiative unilatérale à l’Onu ».
Pour faire face à un éventuel veto américain, les Palestiniens ont accepté, sous la pression des Européens et de pays arabes, notamment la Jordanie, de continuer à discuter pour tenter de parvenir à un texte consensuel susceptible d’être adopté par le Conseil. Certes, la tâche paraît difficile, mais face à l’espoir de paix qui s’évanouit, les Palestiniens sont prêts à lutter sur tous les fronts .
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