J’ai eu beaucoup de plaisir à recevoir une invitation de Mohamad Badran, président de l’Union des étudiants d’Egypte, afin d’assister à la cérémonie de lancement du parti « Avenir d’une Nation » qu’il a fondé avec un groupe de collègues. Badran a réussi à collecter 27 000 candidatures pour l’adhésion au parti. Soit 22 000 signatures de plus de ce qui est requis par la loi.
Ma joie émane du fait que ce parti pourra constituer une nouvelle page dans l’histoire de l’action politique nationale après les deux révolutions du 25 janvier et du 30 juin, où la jeunesse se trouvera à l’avant-garde de la scène politique. Cette jeunesse sera chargée de créer les partis et de se lancer dans la course pour les prochaines législatives au lieu de se contenter d’aller dans des manifestations et de crier dans les rues.
J’ai vu dans cette initiative, comme je l’ai clarifié dans mon allocution prononcée à cette occasion, un indice reflétant la maturité d’une nouvelle génération de la jeunesse. Cette jeunesse qui a pu traverser la barrière difficile séparant la phase de protestation, qui était l’aspect distinguant l’activité des jeunes tout au long des siècles précédents, et l’étape de l’action politique réelle, sérieuse et influente.
Le parti « Avenir d’une Nation », qui a élu Mohamad Badran, âgé de 23 ans, à sa présidence, n’est pas l’unique jeune initiative partisane. Il existe d’autres partis en voie de création en Egypte, prédisant un nouvel avenir politique qui sera entamé avec le prochain Parlement. Ce Parlement qui prendra en charge l’achèvement de la feuille de route proclamée par les forces nationales suite à la chute du régime des Frères, le 3 juillet 2013, et qui a stipulé une nouvelle Constitution, des élections présidentielle et parlementaires.
A cet égard, rappelons-nous les jeunes du Courant populaire qui a été le premier à afficher son intention à se transformer en un parti politique et ceux de Tamarrod qui suivront la même voie très prochainement. Et ce, après que la nouvelle Constitution eut stipulé que la création des partis s’effectue par une simple notification et non par le consentement de l’ancien comité des partis. Mais malheureusement, la presse et les médias défigurent l’image de nos jeunes en se concentrant uniquement sur cette tranche qui refuse et qui est réticente vis-à-vis de tout et qui ne connaît de l’action politique que les manifestations que les gens détestent.
Les objectifs de la révolution ne se réaliseront qu’avec l’entrée des jeunes, à l’instar de Mohamad Badran et ses compagnons, dans la bataille politique et non par la nomination de certains d’entre eux dans les appareils étatiques bureaucratiques .
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