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Le pape Tawadros II

Mardi, 20 novembre 2012

Le pape Tawadros II a été intronisé le 18 novembre au siège de l’Eglise Saint-Marc. Il est évident que la période entre sa désignation le 4 du même mois et son intronisation a été une occasion propice de connaître ses avis et tendances sur de nombreuses causes politiques et autres.

Il ne serait pas exagéré de dire que toutes les déclarations faites jusqu’à aujourd’hui par le nouveau pape appellent au soulagement et prouvent qu’il mérite d’être à la tête de l’Eglise copte orthodoxe. Ses déclarations méritent d’être analysées.

Il a par exemple dit : « La marginalisation dont les coptes ont été victimes pendant les 5 dernières décennies les a poussés à recourir à l’Eglise au lieu de l’Etat. Mais depuis la révolution du 25 janvier, les jeunes coptes se sont joints aux autres jeunes pour se diriger vers le Parlement et le cabinet ministériel. C’est-à-dire vers les institutions de l’Etat et non vers l’Eglise. L’idée de la division du pays en un groupe religieux et un autre civil est inacceptable. L’Egypte est une seule patrie depuis l’époque pharaonique et l’Egypte est même l’unique Etat au monde qui a une forme carrée ».

Il a également dit que la Constitution devait être l’expression de la citoyenneté de chaque être humain, abstraction faite de sa religion et de son sexe, sinon dans un an ou deux, la Constitution ne sera plus valable. Annonçant également que le deuxième article devait être gardé sans aucune modification. C’est-à-dire que la charia islamique reste la source principale de la législation.

Cet homme ne s’inquiète pas quand une grande manifestation est organisée pour réclamer l’application de la charia, puisqu'il est partisan de la liberté d’expression. Il ne craint pas la croissance du courant salafiste et considère que le choix de quelques coptes devenus membres du Parti Liberté et justice est une chose positive.

Pour Tawadros II, le rôle du pape est spirituel et l’Eglise est une institution spirituelle, alors que le rôle politique a été imposé au pape Chénouda à cause des circonstances du pays et de la marginalisation des coptes. Selon le nouveau pape, « ce n’est pas parce que les Frères musulmans sont montés au pouvoir que le taux d’immigration des coptes a connu une croissance importante. C’est plutôt une tendance qui est apparue après la révolution à cause du désordre sécuritaire, et autant de musulmans que de coptes ont eu recours à l’immigration ».

Tawadros II continuera sur la même voie en ce qui concerne l’interdiction aux coptes de se rendre à Jérusalem, sauf si tous les Egyptiens, musulmans et coptes, y vont ensemble.

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