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La position du Qatar

Dimanche, 16 novembre 2014

A son retour de Genève, le conseiller et ministre de la Justice transitoire, Ibrahim Al-Héneidi, a fait une déclaration très importante qui n’a arrêté personne. En effet, il a déclaré que la position du Qatar avait été positive lors de la session où l’on demandait à l’Egypte des comptes sur son respect des droits de l’homme. La plupart des journaux ayant publié les déclarations du ministre sur le Qatar l’ont fait sans apporter de commentaires.

L’Egypte a dû faire face à une position difficile à Genève, où elle a été sévèrement critiquée, et les Frères musulmans ont saisi l’occasion pour modifier leurs positions à travers la falsification. Mais le bilan final, tel que clarifié par le ministre qui a présidé la délégation égyptienne, s’inscrit au crédit de l’Egypte. D’autant plus que l’Egypte a pu obtenir l’appui de 100 Etats sur 122 de ceux qui lui ont demandé des comptes. Et ce, à un moment où la Turquie a pris une position hostile sur toute la ligne et a répété des discours tordus qui n’intéressent plus personne autour de la « légitimité » du régime des Frères que le peuple a renversé.

La question qu’impose cette évolution dans la position qatari vis-à-vis de l’Egypte est : pourquoi ce changement ? Que faire vis-à-vis de cette position et comment peut-elle devenir constructive ?

Je crois que la réponse à la première question impose le retour au contexte international entourant le Qatar ainsi que ses politiques régionales.

En plus de pressions continues de la part des pays du Golfe voisins du Qatar sur sa politique d’« Etat voyou », la position internationale n’accepte plus la relation du Qatar avec certaines organisations islamistes extrémistes qui sont devenues une menace pour un nombre de pays de par le monde. D’ailleurs, les discours se sont faits nombreux récemment sur le financement qu’apporte le Qatar à de telles organisations terroristes. Enfin, nous avons entendu que certaines revendications appelaient à écarter Doha des forums sportifs mondiaux en raison de son soutien apporté au terrorisme.

Tout ceci a-t-il entraîné son renoncement à soutenir la position des Frères et des autres groupes terroristes à Genève et à s’aligner aux côtés de l’Egypte en rejetant les accusations de violations des droits de l’homme qui lui étaient attribuées ?

Quelles que soient les raisons qui ont incité le Qatar à prendre cette position, il n’en demeure pas moins que nous devons porter un grand intérêt à cette évolution brusque pour en faire une position constructive. La diplomatie égyptienne a-t-elle préparé sa manière de profiter de cette position à l’avenir ?.

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