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Edito : Le chemin de l'Onu

Al-Ahram Hebdo, Dimanche, 09 novembre 2014

Tandis que la tension continue à sévir dans les territoires occupés, notamment à Jérusalem-Est, les Palestiniens s’apprêtent à soumettre un projet de résolution au Conseil de sécurité de l’Onu, demandant la fin de l’occupation israélienne.

Le conseil politique de l’Organisa­tion de Libération de la Palestine (OLP) a décidé de « se rendre au Conseil de sécurité de l’Onu dans le but d’y faire adopter une résolution pour mettre fin à l’occupation israélienne des territoires palestiniens », a déclaré le secrétaire général de l’organisa­tion, Yasser Abd-Rabbo, au cours d’une conférence de presse à Ramallah, en Cisjordanie.

Le projet de résolution demande « le retrait complet d’Israël, puissance occupante, de la totalité des territoires palestiniens occupés depuis 1967, y compris Jérusalem-Est, aussi vite que possible, et que ce retrait soit réalisé en vertu d’un calendrier spécifique n’allant pas au-delà de novembre 2016 ». Les Palestiniens, qui ont obtenu en 2012 le statut de pays observateur à l’Onu, espèrent que ce projet de résolution pourra, au moins, être débattu par les 15 membres du Conseil. Après l’échec en avril der­nier des négociations de paix avec Israël, parrainées par les Etats-Unis, les Palestiniens ont lancé une offen­sive diplomatique pour faire face aux tergiversations du gouverne­ment israélien.

Le plan palestinien est composé de trois étapes : un vote au Conseil de sécurité, puis en cas de refus, l’adhésion à des organisations inter­nationales dont la Cour Pénale Internationale (CPI) et, enfin, la rup­ture des accords avec Israël, notam­ment en ce qui concerne la coopé­ration sécuritaire.

La décision palestinienne se heurte à un refus catégorique des Américains. Ces derniers, estimant que la décision palestinienne « nuit aux efforts de paix », exercent désormais des pressions pour dis­suader les Palestiniens d’aller devant le Conseil de sécurité, où Washington peut en dernier recours utiliser son droit de veto. La décision palestinienne est le fruit de longues années de frustration et de déceptions. Depuis les accords d’Oslo en 1993, les Palestiniens ont fait de multiples concessions, mais n’ont jamais rien obtenu en retour. Vingt ans après Oslo, Israël conti­nue toujours à nier être une puis­sance d’occupation. La colonisation dans les territoires palestiniens se poursuit à outrance, les négocia­tions de paix entre Israéliens et Palestiniens ont échoué en raison des tergiversations permanentes du gouvernement israélien. Et enfin, l’option des deux Etats, un palesti­nien et l’autre israélien vivant côte à côte, n’est plus qu’une simple utopie.

Epuisés par un processus qui dure depuis plus de 20 ans et qui n’a jamais donné de résultat, les Palestiniens sont, plus que jamais, désespérés et leur quête de la paix n’a jamais été satisfaite.

En portant la question de l’Etat palestinien devant la communauté internationale, ils placent au moins Israël devant ses responsabilités. Les Palestiniens n’ont plus vraiment le choix. Pour eux, le chemin de l’Onu est la seule porte de sortie .

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