Il est nécessaire de dialoguer avec l’Occident pour lui transmettre la réalité des événements qui se jouent chez nous. C’est d’ailleurs une cause qui trouve sa source dans l’édito du tendancieux
New York Times basé intentionnellement sur des réalités biaisées. Ces dernières ferment les yeux sur la volonté populaire, satisfaisant les intérêts d’une seule faction politique, dont l’Administration américaine sert les intérêts, plus que ceux de n’importe quel ancien régime égyptien. Il s’agit de la confrérie des Frères musulmans que le peuple égyptien a rejetée dans la plus grande manifestation de l’histoire de l’humanité.
Sans doute, ceci nous impose d’adopter un discours plus dynamique en nous adressant à l’opinion publique mondiale pour qu’elle puisse discerner clairement la réalité des choses. Avec mes collègues écrivains, nous avions tenu une conférence de presse au siège de l’Union des écrivains au cours de laquelle nous avions transmis nos témoignages aux journalistes étrangers, pour leur dire que les événements du 30 juin 2013 sont, selon tous les critères, une révolution et non un coup d’Etat militaire.
Répondre à ces allégations n’est pas une question de nonchalance de notre part. Entre en jeu également la détermination de l’autre côté à diffuser ces mensonges liés à des agendas politiques auxquels les médias se plient et pour des raisons auxquelles il faut accorder une plus grande attention. Citons en premier lieu le fait que cette partie se conforte dans ses relations avec les Frères. Quelques-unes des entreprises américano-européennes ont par exemple réussi à faire revenir les plus grands journalistes au sit-in de Rabea et à arracher à certains parlementaires des déclarations pro-Frères et pro-Morsi.
J’avais publié dans Al-Masry Al-Youm, au lendemain de la révolution du 30 juin 2013, un article destiné au New York Times, à sa demande. Dès que je l’avais envoyé, ils l’ont perçu comme une humiliation claire adressée aux Frères musulmans. En réaction, ils ont refusé de le publier. Al-Masry Al-Youm a alors pris soin de publier sa traduction intégrale. Au cours du récent voyage d’Al-Sissi pour son discours devant la tribune de l’Onu, le collègue Yasser Rizq, directeur d’Al-Masry Al-Youm, m’a contacté pour me dire qu’il avait été décidé de rédiger un communiqué dont les signataires seraient des personnalités connues aux Etats-Unis. Il m’a informé que j’avais été choisi pour le rédiger dans un langage qui s’adresserait au mode de pensée occidental. Je leur ai répondu que pour qu’il ait été publié dans le New York Times, l’espace à prendre devrait être celui réservé aux annonces publicitaires. J’ajoutais que le rédacteur en chef détenait les prérogatives de refuser l’article. En quelques heures, j’avais écrit le communiqué en anglais, mais le voyage s’est terminé sans que le New York Times en publie un seul mot.
Je répète qu’il s’agit des médias occidentaux et non uniquement des médias américains. Il y a quelques mois, j’avais écrit un article pour la revue britannique Time sur la transition démocratique de l’Egypte. La revue a refusé de le publier et l’ambassadeur égyptien a dû intervenir. L’article a finalement été publié tout en étant considéré comme une publicité et dont le prix a été payé par un homme d’affaires égyptien.
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