La violence est dangereuse pour la démocratie. Elle crée des prétextes pour limiter les droits et les libertés. C’est ce qui se passe aujourd’hui dans les universités. Pour le début de l’année universitaire, une série de mesures vient d’être prise visant à interdire l’exercice de la politique au sein du campus et à restreindre les libertés. Les universités sont censées être des jardins où fleurissent la raison, la pensée et la recherche de la vérité. Or, elles sont en passe de se transformer en déserts arides. Des amendements ont été apportés à la loi sur les universités pour renforcer l’emprise de la sécurité sur les étudiants, sous prétexte de faire face à la violence. Des prérogatives exceptionnelles ont été accordées aux doyens des universités qui leur permettent de renvoyer les professeurs et les étudiants suite à un simple interrogatoire.
Cette mentalité qui régit les universités va faire que ces institutions ne seront plus en mesure de jouer leur rôle. Affronter la violence et protéger le processus éducatif sont certes indispensables, mais nous ne devons pas considérer les universités comme une partie du problème. Il faut au contraire les considérer comme une partie de la solution, un moyen pour ouvrir les mentalités et favoriser l’apprentissage du dialogue sérieux et objectif qui écarte la violence.
Pourquoi faire l’amalgame entre l’appartenance partisane et l’activité partisane organisée ? Lorsqu’un grand nombre d’étudiants participent à une vie politique basée sur des programmes, des idées et des visions, on peut dire que l’Egypte est sur la voie du progrès et de la construction de l’Etat moderne, qui ne peut exister sans une vaste participation populaire.
C’est la raison pour laquelle il est indispensable de prendre garde au danger que représente la poigne de fer imposée aux universités. Elle risque d’étrangler les étudiants qui seront obligés d’oublier la pensée et la recherche, sans contribuer pour autant à affronter la violence. Au contraire, elle contribuera à son expansion.
Faites attention et ne fermez pas les portes, les portes de l’espoir en l’avenir !
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