Tandis qu’Israël lançait dimanche son offensive terrestre contre la bande de Gaza, la communauté internationale multipliait les appels en faveur d’un cessez-le-feu. L’opération terrestre a été préparée par des raids massifs de l’aviation israélienne sur l’enclave palestinienne qui ont fait plus d’une centaine de morts. «
Aucune pression internationale ne nous empêchera de frapper les terroristes qui nous attaquent », a déclaré le premier ministre Benyamin Netanyahu au cours d’une conférence de presse au ministère de la Défense à Tel-Aviv. L’objectif de l’opération «
Bordure protectrice » présentée comme une opération graduelle, sans limite de temps, est de «
faire cesser les tirs de roquettes sur le territoire israélien » en détruisant les infrastructures du
Hamas. L’offensive israélienne sur Gaza n’est pas la première du genre. En 2008 et 2012, Tel-Aviv avait également lancé des opérations d’envergure sur l’enclave palestinienne, causant d’énormes dégâts. L’offensive actuelle poursuit plusieurs objectifs. Sur le plan interne tout d’abord, le chef du gouvernement israélien semblait depuis quelque temps pris dans l’étau entre une opinion publique traumatisée par la pluie de roquettes tirées à partir de Gaza, et les pressions au sein de son cabinet. L’offensive sur Gaza lui permet d’alléger les pressions qui pesaient sur lui et de paraître devant l’opinion comme «
l’homme capable de faire face au Hamas ». Sur le plan externe, l’objectif principal est d’affaiblir le
Hamas surtout après le récent accord de réconciliation conclu entre le mouvement islamiste et le
Fatah de Mahmoud Abbas. Le gouvernement israélien voit d’un mauvais oeil cet accord qui permet au
Hamas de sortir d’une situation difficile, après la chute des Frères musulmans en Egypte, son principal appui. Netanyahu sait qu’une opération terrestre à Gaza peut lui coûter cher en vies humaines. Mais il ne peut plus reculer sans risquer de passer pour un mou face à son opinion publique. Toute concession même mineure faite au
Hamas pourrait à présent être ressentie par les faucons de la droite israélienne comme une capitulation. Mais en décidant d’accroître l’offensive, Netanyahu prend aussi un risque, celui de s’enliser dans l’enclave palestinienne et de voir augmenter les critiques internationales à son encontre. En 2009, après la précédente opération dans la bande de Gaza, Israël avait essuyé une vague de protestation internationale d’ampleur qui avait atteint son apogée avec le rapport Goldstone commandé par le Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies et qui avait conclu, en examinant une série d’événements survenus pendant la guerre, à de possibles crimes de guerre, voire crimes contre l’humanité, de la part de l’armée israélienne. Déjà certaines organisations de protection des droits de l’hommem comme
B’Tselem, parlent d’une «
violation du droit humanitaire international ».
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