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Trump a-t-il de nouveau pour le Moyen-Orient ?

Mercredi, 20 novembre 2024

Les répercussions des problématiques du Moyen-Orient et leur enchevêtrement avec les crises internes et externes dans la région illustrent les caractéristiques potentielles de la politique américaine sous Donald Trump. Ces éléments peuvent être analysés à travers trois axes principaux.

Les relations entre les deux pays seront marquées par plusieurs considérations. D’abord, la guerre brutale menée par Netanyahu a souligné que l’Egypte est le seul pays capable de dialoguer avec toutes les parties. Elle demeure le partenaire le plus apte à coopérer avec les Etats-Unis si ces derniers s’engagent sérieusement dans un processus réel et durable pour la paix en Palestine et au Moyen-Orient. L’Amérique doit tenir compte des répercussions de la crise économique en Egypte, aggravée par les crises successives du Covid-19, de la guerre russo-ukrainienne, puis de la guerre à Gaza et des tensions dans la mer Rouge. Ces événements ont alourdi la pression sur le gouvernement égyptien pour maintenir la stabilité intérieure, essentielle pour la région et les intérêts américains. L’initiative du président Abdel Fattah Al-Sissi de féliciter Trump peu après sa victoire électorale reflète une manoeuvre politique habile, visant à renforcer les relations personnelles entre les deux dirigeants.

Les Etats-Unis et le Moyen-Orient

La période à venir pourrait être façonnée par plusieurs facteurs-clés. Les récents développements confirment le rôle prédominant et continu des Etats-Unis dans la région. Le contexte actuel diffère de celui de l’ère Trump. Les relations américano-israéliennes sont confrontées à des défis majeurs, notamment en raison d’un soutien sans précédent aux Palestiniens dans les rues en Amérique et en Europe, ainsi que de l’isolement croissant d’Israël sur la scène internationale, qui affecte directement les Etats-Unis. Trump, homme d’affaires pragmatique, pourrait prendre des décisions davantage orientées vers les intérêts américains, avec une marge de manoeuvre plus importante que ses prédécesseurs. Cependant, un changement qualitatif majeur dans les relations entre les Etats-Unis et Israël reste peu probable. L’application des Accords d’Abraham, lancés par Trump, dépend désormais non seulement de la fin de la guerre à Gaza, mais également de la création d’un Etat palestinien, comme l’a récemment souligné le ministre saoudien des Affaires étrangères. Cela reflète un rééquilibrage des intérêts entre les Etats-Unis, Israël et l’Arabie saoudite. La position collective des pays arabes pourrait jouer un rôle stratégique, à condition que les décisions du Sommet arabo-islamique de Riyad se traduisent par des actions concrètes pour la création d’un Etat palestinien.

Les Etats-Unis et la guerre russo-ukrainienne

L’une des déclarations les plus marquantes de Trump pendant sa campagne électorale est qu’il serait capable de mettre fin à la guerre russo-ukrainienne en 24 heures. Bien que cette question semble moins prioritaire au Moyen-Orient qu’en Amérique ou en Europe, son impact mondial est indéniable. La guerre a provoqué des perturbations économiques majeures, notamment en Egypte, à travers la hausse des prix du blé, du pétrole, des chaînes d’approvisionnement et du transport maritime, sans oublier ses implications politiques internationales. Certains facteurs pourraient néanmoins favoriser une médiation de Trump : les liens établis entre Trump et Poutine lors de sa précédente présidence pourraient créer un climat propice à des négociations. Trump considère que la Chine, et non la Russie, représente le principal défi stratégique pour les Etats-Unis, ce qui pourrait modifier l’approche américaine vis-à-vis de Moscou. Une partie des pays de l’Europe occidentale, à des degrés divers, manifeste une volonté implicite de mettre fin à une guerre qui pèse sur leurs économies et les entraîne dans une stratégie américaine parfois perçue comme incompatible avec les intérêts de l’Union européenne.

Certains pourraient juger cet article trop optimiste ou basé sur des hypothèses théoriques. Cependant, une chose est sûre : le retour de Trump, associé à sa personnalité particulière, rendra difficile tout consensus sur l’évolution future.

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