J’ai répété à maintes reprises que l’Etat égyptien doit organiser une élection présidentielle pluraliste et transparente. Personnellement, j’ai affiché mon soutien à la candidature d’Al-Sissi, vu son patriotisme et sa compétence. Soutenu par les forces armées, il a renversé le pouvoir fasciste des Frères musulmans qui taxaient, à tort et à travers, les gens d’apostasie.
Sur le plan sécuritaire, l’Egypte ne fera aucun progrès si elle n’accomplit pas la mission essentielle et cruciale de bâtir une nation, un Etat et une identité, en éradiquant les organisations fascistes et terroristes. Elle doit, en parallèle, faire face aux pressions étrangères visant sa division et sa soumission. Dans son programme, Al-Sissi doit déclarer que l’Egypte est en état de guerre qui lui a été imposée par la confrérie et ses alliés. Tout en contrant cette vague de violence et de terrorisme, il faut juger les terroristes devant les tribunaux le plus vite possible. Il faut réprimer complètement les chefs terroristes, tout en écartant le langage de la réconciliation qui les raffermit et affaiblit l’Etat. En appliquant les articles de la Constitution interdisant la création de partis sur fond de religion, il faut mettre en oeuvre le processus de la justice transitionnelle.

Dans le domaine socioéconomique, il faut oeuvrer à supprimer complètement la pauvreté. Il faut avouer que l’augmentation du salaire minimum ne suffit pas à améliorer le niveau de vie des démunis, qui sont dépourvus du minimum d’une vie décente. Le programme du candidat à la présidentielle ne doit pas faire de promesses pour éradiquer du jour au lendemain la pauvreté, en prétendant opter pour une distribution équitable des richesses. Mais il doit proposer un projet national pour l’industrialisation et le développement qui créeraient les ressources nécessaires pour répondre aux aspirations légitimes d’une vie meilleure. La justice sociale telle que conçue serait une nouvelle formule de pauvreté si les responsables s’attelaient à redistribuer les richesses, qui sont déjà limitées, selon les chiffres des organisations internationales. D’autant plus que le plafond des ambitions sociales légitimes s’est élevé. Le programme du candidat doit impliquer la nécessité de jeter les fondements d’un nouveau système socioéconomique, qui profitera à tous, acteurs économiques et citoyens, notamment dans les domaines des ressources hydrauliques, de l’alimentation, de l’énergie et du savoir. Le plus important est l’industrialisation de l’Egypte, en adoptant des politiques économiques qui garantiraient une place de choix pour l’investissement dans des industries de transformation qui constitueront une valeur ajoutée pour la société. De cette façon, la sécurité nationale sera renforcée. L’intégration se fera de manière paritaire dans l’économie mondiale, et les Egyptiens se sentiront en sécurité, grâce à l’emploi et à la production qui leur garantiront une vie décente et des fonds nécessaires à la promotion de l’éducation et de la santé.
Dans le domaine politique, le programme du candidat doit assimiler la nécessité de réaliser un équilibre entre la liberté, la sécurité et l’incontournable exigence d’entreprendre des mesures exceptionnelles nécessaires pour contrer le terrorisme et l’anarchie. Il faut être tolérant tout en autorisant une marge étroite de dépassement dans la liberté d’expression. Les verdicts et les sanctions ne doivent pas être exagérés, sinon, la loi se transformera d’un outil pour réformer les moeurs en un moyen pour faire la propagande du pouvoir et ses partisans. Le programme doit comporter la condamnation de toute torture ou violation de la dignité humaine pour tous les prisonniers, sans aucune exception. La loi doit respecter le droit à l’opposition, à exiger des comptes. Il faut ancrer la confiance en un meilleur avenir chez tous les citoyens qui doivent ensemble supporter le fardeau de la reconstitution du régime. Sans cet espoir, le prochain président ne pourra pas s’attirer la confiance de la nation, l’Egypte ne connaîtra jamais la stabilité et ne réalisera aucun progrès.
Enfin, je suppose qu’Al-Sissi a démontré, en annonçant sa candidature, une totale assimilation de la révolution et une reconnaissance du droit de la nation à choisir un président conformément aux critères de la compétence, d’un programme et d’une vision complémentaire. Les Egyptiens aspirent, dans l’avenir proche, à poser les fondements d’un Etat citoyen, démocratique et développé. Il faut donner confiance aux Egyptiens et leur dire qu’ils sont capables d’occuper une place de choix dans le monde développé, comme ils l’ont déjà prouvé au fil des époques. Le prochain président doit être conscient des défis sécuritaires et doit avoir confiance dans les capacités égyptiennes.
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