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La bataille du barrage

Lundi, 10 mars 2014

L'Egypte ne doit pas traîner avant de présenter une plainte aux Nations-Unies contre l’Ethiopie, au sujet du barrage de la Renaissance. Elle doit aussi mobiliser l’opinion publique internationale contre ce pro­jet. Nous ne devons pas nous conten­ter d’une plainte contre telle société italienne qui exécute le projet ou une autre française qui y participe. Nous devons nous adresser aux Nations-Unies, à l’Union européenne ou à la Cour de justice internationale. Il s’agit d’une véritable crise surtout que le Soudan a abandonné l’Egypte et soutient désormais le projet. De nombreux pays complotent contre nous avec en tête les Etats-Unis. Ils utilisent les mêmes vieilles méthodes. De plus, la Turquie, le Qatar et d’autres pays essayent de nous impo­ser un statu quo. Les chiffres indi­quent que les investissements d’Ara­bie saoudite, des Emirats et du Koweït en Ethiopie atteignent plus de 20 milliards de dollars. Les gouver­nements de ces pays sont tout à fait capables de retirer ces investisse­ments.

Par ailleurs, il est maintenant cer­tain que le Soudan n’est plus avec l’Egypte. Mais nous nous sommes habitués aux positions d’Al-Bachir qui a renoncé à la moitié de son pays. Il ne sera donc pas étrange qu’il renonce au Nil pour le présenter comme cadeau à l’Ethiopie. La région connaîtra ensuite d’énormes mutations qui vont à l’encontre des intérêts de nombreuses parties inter­nationales. Par conséquent, les calculs prochains imposeront à tous une nouvelle réalité.

L’eau du Nil n’est pas une question politique ou économique pour l’Egypte. Il s’agit d’une question de vie ou de mort pour tous les Egyptiens, surtout que l’Ethiopie a l’intention de construire un autre bar­rage à côté de celui de la Renaissance. Ce qui signifie empêcher complète­ment l’arrivée de l’eau en Egypte. L’Egypte doit absolument mobiliser le refus international face à la posi­tion de l’Ethiope, d’autant plus que la position américaine est de plus en plus mystérieuse à l’égard de l’Egypte et qu’il est de notre devoir de défendre nos intérêts. Si quelqu’un menace ces intérêts, nous pouvons nous aussi menacer les siens. Le Canal de Suez domine le mouvement du commerce international et toute la mer Rouge. De plus, le monde arabe avec son poids peut soutenir la position de l’Egypte même sans le Soudan. Nous avons besoin d’une équipe égyp­tienne de haut niveau jouissant d’un grand degré de conscience et d’har­monie pour commencer la bataille contre le barrage qui ne sera certaine­ment ni facile, ni courte. Mais c’est la bataille de l’avenir .

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