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Le gouvernement et la sécurité

Lundi, 10 mars 2014

la sans dire que le défi le plus important que doit relever le gouvernement d’Ibrahim Mehleb est de rétablir la sécurité dans la rue égyptienne. N’oublions pas que c’est le dossier sécuritaire qui a causé la chute des différents gou­vernements ayant suivi la révolu­tion de janvier 2011. Même le pre­mier gouvernement après le 30 juin 2013 est parti sans pouvoir régler ce dossier épineux.

Nous avons vu à l’ombre du gou­vernement de Essam Charaf, qui est venu en réponse à une volonté de la place Tahrir, la sécurité per­sonnelle des citoyens violée au grand jour au sein même de la place Tahrir. Ces harcèlements sont même allés jusqu’à des viols col­lectifs. Nous avons vécu sous le gouvernement de Hazem Al-Beblawy la propagation du crime organisé qui a introduit dans notre lexique un nouveau type de crimes que nous ne connaissions que dans les films américains. Les enlèvements se sont multipliés et avec eux les rançons qui ont atteint la plupart du temps des sommes à 6 ou 7 chiffres. Le plus dangereux est que la libération des personnes kidnappées s’accomplissait après le paiement de la rançon requise et non suite à l’intervention des forces de l’ordre.

Le crime organisé a beaucoup progressé en Egypte en raison de l’état d’anarchie sécuritaire qui prévaut dans le pays depuis janvier 2011. Le crime organisé a aussi pu bénéficier des mouvements d’infil­tration aux frontières est et ouest avec d’importantes quantités d’armes acheminées via Gaza et la Libye. La propagation des armes dans le pays fait qu’elles sont maintenant disponibles à la loca­tion ! Celui qui cherche à com­mettre un crime a désormais la possibilité de louer l’arme avec laquelle il exécutera son action. Il restitue l’arme du crime en l’ab­sence inouïe des appareils de sécu­rité qui ne trouveront bien sûr pas d’arme en sa possession, en cas d’arrestation. Ils ne pourront même pas connaître le propriétaire de l’arme qui ne sera ni arrêté, ni fouillé pour la bonne et simple rai­son qu’il n’a pas commis le crime.

Au milieu de tout cela, la sécuri­té du citoyen, qui est devenue un engagement constitutionnel que doit assumer le gouvernement, s’est effondrée. Le gouvernement d’Ibrahim Mehleb est le premier à être formé au lendemain de l’ap­probation de la Constitution. Pourra-t-il respecter ses engage­ments constitutionnels et lutter pour préserver la sécurité indivi­duelle qui s’inscrit au-delà de toute autre considération ? Ou bien la sécurité politique demeurera-t-elle l’ultime préoccupation des appa­reils de sécurité ?

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