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Les marécages de la corruption

Lundi, 03 mars 2014

Personne n’a encore annoncé le début des investigations dans les dangereuses affaires de corruption révélées par le président de la Cour des comptes, le conseiller Hicham Guéneina. Cela, alors que deux semaines se sont écoulées depuis la conférence de presse où il les a annoncées. De plus, aucune réaction n’a été entendue quant à la proposition présentée de former un comité d’investigations pour préserver les richesses de l’Egypte et afin de dévoiler la réalité à l’opinion publique ainsi que de présenter en justice les responsables de la corruption, quel que soit leur poste. Le président de la République et le premier ministre n’ont rien fait ; le procureur général n’a pas pris l’initiative d’ouvrir l’enquête nécessaire concernant les personnes accusées pour s’assurer de leur traduction en justice.

Les propos du conseiller Hicham Guéneina placent les institutions face à leurs responsabilités en ce moment décisif de l’histoire de la nation, mais aucun signe de sérieux n’est apparu pour traiter ces affaires de corruption sur lesquelles nous ne pouvons nous taire après deux révolutions déclenchées essentiellement à cause de la corruption.

Par ailleurs, on ne doit pas mélanger les cartes dans ces affaires. On ne peut agir de la manière hystérique adoptée par beaucoup. Celle d’accuser ceux qui ne leur plaisent pas d’être des Frères musulmans ou d’appartenir à la 5e colonne. Il n’existe aucun lien entre la personne du président de la Cour des comptes et une affaire qui sera tranchée par une instruction. Il n’est en aucun cas acceptable que le différend avec le président du principal organisme de contrôle, si différend existe, soit une raison de plonger le pays dans un nouveau marécage de la corruption. Que Guéneina soit un Frère est une chose qui le concerne ; quant aux biens publics dont il a parlé après avoir soumis son rapport au président de la République, ils concernent tous les Egyptiens.

A l’heure actuelle, il s’avère indispensable de former un comité d’inspection afin d’entamer des investigations dans toutes les affaires de corruption présentées par la Cour des comptes, avec en tête les infractions de la présidence durant le mandat de Morsi, les violations du Nil par des organismes souverains, la corruption répandue dans le secteur du pétrole, le refus du ministère de l’Intérieur de subir un quelconque contrôle financier ainsi que de nombreuses autres affaires .

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