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Edito : L'Egypte change de stratégie

Al-Ahram Hebdo, Lundi, 17 février 2014

C’est toujours l’impasse entre l’Egypte et l’Ethiopie sur la construction du barrage de la Grande renaissance sur le Nil Bleu. La dernière séance de négociation qui s’est tenue la semaine dernière à Addis-Abeba s’est soldée par un nouvel échec, la partie éthiopienne ne voulant rien céder pour calmer les inquiétudes du Caire sur les dangers probables de la construction du barrage sur la quote-part de l’Egypte dans les eaux du Nil.

La délégation égyptienne conduite par le ministre de l’Irrigation, Mohamad Abdel-Motaleb, a réitéré sa demande d’inclure des experts internationaux dans la commission tripartite égypto-soudano-éthiopiennne qui doit superviser la mise en place des recommandations faites en mai dernier par une commission technique tripartite, incluant des experts internationaux, en vue d’éviter les préjudices que pourrait occasionner la construction du barrage pour les deux pays d’aval, l’Egypte et le Soudan. Pour Le Caire, cette mesure permettrait de rassurer sur les bonnes intentions d’Addis-Abeba et est de nature à installer la confiance entre les deux pays. Le refus obstiné de l’Ethiopie ne fait qu’alimenter les inquiétudes du Caire sur les intentions de ce pays. D’autres mesures d’« établissement de confiance » ont été également proposées, mais se sont toujours heurtées au même refus éthiopien.

En fait, l’Egypte croit de plus en plus que l’Ethiopie cherche à gagner du temps pour mettre Le Caire devant le fait accompli et parvenir à un point de non-retour dans la construction du barrage. Conscient des atermoiements d’Addis-Abeba, Le Caire pense désormais que les négociations bilatérales, ou tripartites, n’apporteront rien et qu’il est temps de passer à un autre stade de l’action diplomatique. L’Egypte entend en effet internationaliser la question et contacter des gouvernements, des organisations internationales et des institutions financières internationales en vue d’exposer sa position et celle de l’Ethiopie dans le but de montrer l’intransigeance et la mauvaise foi d’Addis-Abeba, qui, tout en répétant publiquement sa position de ne pas vouloir porter préjudice aux intérêts de l’Egypte dans les eaux du Nil, continue dans les faits à refuser de prendre des mesures qui prouveraient cette supposée bonne volonté.

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