Dans quelques jours sera organisé le référendum sur le projet de Constitution. Qu’on le veuille ou pas, le résultat de ce référendum sera étroitement lié à la révolution du 30 juin 2013 : il s’agit aussi d’un référendum sur la révolution elle-même. C’est là une raison suffisante pour que se rendent aux urnes les millions d’Egyptiens qui ont manifesté le 30 juin et jusqu’au communiqué du ministre de la Défense le 3 juillet au soir. Ce communiqué où il a annoncé les clauses de ce qu’on a appelé la feuille de route.
Ces millions de manifestants ne sont rentrés chez eux qu’après avoir été certains de la chute des Frères et du succès de la révolution.
Les principales clauses de la feuille de route étaient la nomination du président de la Haute Cour constitutionnelle comme président par intérim ainsi que la formation d’un gouvernement provisoire en charge de diriger le pays et d’exécuter les clauses de la feuille de route. Citons l’élaboration du brouillon de la Constitution, amendant celle de 2012 pour prendre en compte les demandes du peuple, l’organisation de nouvelles élections parlementaires et présidentielle, mettant un terme à la période transitoire pour que l’Egypte prenne la voie de la stabilité. C’est ainsi qu’elle pourra commencer sa plus grande bataille : celle de transformer la révolution en Etat et de traduire la Constitution en lois qui réalisent la dignité et la liberté pour tous les Egyptiens.
Nous nous trouverons au milieu du chemin après l’organisation du référendum sur la Constitution sans lequel nous n’aurons nullement le droit d’organiser des élections présidentielle ou parlementaires. Ne pas voter au référendum signifie la fin de la révolution du 30 juin et le renouvellement de la légitimité du pouvoir des Frères. C’est d’ailleurs ce à quoi aspirent les Frères depuis le 3 juillet, le jour où l’Egypte, son peuple et son armée ont défié l’alliance entre les Américains et les Frères qui voulaient transformer l’Egypte en base de protection de l’entité sioniste et de défense des intérêts américains au Moyen-Orient.
Les Etats-Unis avaient l’intention de renouveler leurs intérêts stratégiques du Moyen-Orient à l’Extrême-Orient pour faire face aux énormes défis qu’ils affrontent dans cette région, notamment à cause de la présence de la Chine, géant économique et militaire capable de menacer les intérêts américains. Mais la révolution du 30 juin a inversé la donne et anéanti ces changements. Un fait qui a poussé les Américains à suspendre une partie des aides militaires et à considérer la révolution du 30 juin comme un coup d’Etat.
Les Américains ont réalisé leur incapacité à s’opposer au 30 juin, mais ils continuent à faire pression afin d’imposer les Frères musulmans comme élément actif dans le processus politique. Ils veulent avoir en Egypte un agent qui travaille à leurs ordres. Ces agents sont ceux qui se sont engagés avec les Américains à faire échouer la révolution du 30 juin. Ils essayent de la faire échouer par leurs actions sanglantes qui se sont transformées en terrorisme au sens propre du terme. Ils essayent d’empêcher l’organisation du référendum sur la Constitution par le terrorisme et par l’incitation au boycott.
Si les Frères planifient le boycott du référendum, si leur objectif est de revenir au pouvoir, il faut que le peuple aille voter et protège sa Constitution, exactement comme il tient à protéger sa révolution.
Nous devons être fiers de notre nouvelle Constitution et voter pour elle. Cependant, elle demeure incomplète car de nombreuses clauses demandent d’être complétées par la loi. Ceci signifie aussi que nous devons faire attention en choisissant les nouveaux députés car c’est à ces députés qu’incombera la responsabilité de suivre la Constitution et c’est à eux qu’incombera la responsabilité de protéger la révolution. Ces députés seront chargés de la législation et de la surveillance du président et du gouvernement.
Si nous voulons que la révolution et la Constitution aboutissent, nous devons également élire un président digne de l’Egypte, de son peuple et de sa révolution.
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