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Les alliances politiques et les élections

Mardi, 31 décembre 2013

Conformément à la nouvelle Constitution, le prochain Parlement déterminera le principal acteur, qui est le premier ministre, durant la période à venir. Celui-ci sera nommé par la majorité au Parlement qui imposera un certain équilibre au sein du gouvernement.

Le discours sur les alliances politiques porte sur deux dimensions : les préélectorales et les post-électorales. Avant les élections, il y aura probablement quatre blocs. Le premier sera vraisemblablement l’expression des forces traditionnelles post-révolutionnaires et se basera sur la révolution du 30 juin en tant qu’unique légitimité populaire. Ce bloc sera le plus proche du « parti du canapé » et des partisans de la stabilité. Il prend le parti des institutions de l’Etat, soutient les forces armées et considère les Frères comme un ennemi et une menace pour la sécurité nationale. Ce groupe a la capacité de faire bouger les choses et prétend posséder sept millions de voix qui avaient voté pour les deux hommes d’Etat, Ahmad Chafiq et Amr Moussa, au premier tour de la précédente présidentielle et ce, malgré toutes les accusations lancées contre eux par les révolutionnaires.

Le deuxième bloc opte pour un changement radical et qui ne pense pas que les Frères constituent un problème de sécurité nationale mais plutôt comme une menace politique temporaire. Il est formé d’anciens amis de la confrérie et du courant de l’islam politique. Il se base sur la légitimité des deux révolutions de janvier et de juin. Il sera formé de la majorité des forces du Front national du salut. Il pourrait comprendre un grand nombre de sympathisants avec les Frères. Grâce au financement ou à la conviction, il peut être infiltré par les courants de l’islam politique. Ce bloc remportera près de cinq millions de voix.

Le troisième groupe civil se base sur la légitimité de janvier. Le 30 juin n’est pas une véritable révolution pour lui mais plutôt une contradiction avec les principes de janvier. Ce bloc comprend les « vrais » révolutionnaires comme ils préfèrent qu’on les qualifie, et sera ouvert à des hommes politiques comme Aboul-Foutouh « le Frère ouvert », comme on le surnomme. Ce bloc penchera pour le soutien des Frères afin de soutenir ses candidats dans certaines circonscriptions électorales. Cependant, ce bloc n’obtiendra pas plus de deux millions de voix. Le quatrième est le représentant officiel du courant de l’islam politique après la révolution de juin. Il s’agit du parti Al-Nour. La majorité des membres étaient parmi les manifestants de la place de Rabea Al-Adawiya, alors que la minorité négociait au palais présidentiel après juin. Ce bloc s’allie par excellence idéologiquement et intellectuellement aux principes de l’Etat religieux, voire l’Etat fasciste. Il a soutenu les Frères précédemment et préserve toujours des liens étroits avec la confrérie. Il compte sur cinq millions de voix qui appartenaient à Morsi en tant que représentant de l’islam politique.

Mais qu’en est-il des blocs après les élections parlementaires ?

Je pense que les alliances prendront une nouvelle dimension. Elles se limiteront à trois blocs seulement. Le premier représentera les forces traditionnelles dont une grande partie appartiendra au Front du salut qui sera le plus grand acteur dans le prochain gouvernement et obtiendra près de 60 % des sièges du Parlement.

Le deuxième, relativement dangereux, sera formé des icônes de la révolution de janvier qui constitueront près de 10 % du Parlement. Le troisième est le plus dangereux, car il comprendra les partis religieux et ceux qui ont pu remporter les élections à travers les autres blocs cachant leur véritable appartenance. Il représentera près de 30 %.

Le système de vote sera en majorité individuel. Toute la responsabilité retombera sur les candidats patriotiques et sur les véritables directions populaires. En effet, c’est à travers leurs actions avec le peuple et leur mise en garde contre le danger du terrorisme politique qu’ils seront capables de sauver le pays, et ce sont eux qui formeront la véritable élite.

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