Les Egyptiens se retrouvent aujourd’hui dans un combat intellectuel et culturel contre toutes les formes d’extrémisme qui ont conquis la jeunesse. Alors que le Conseil des ministres a, au niveau sécuritaire, tranché l’affaire des Frères musulmans en les déclarant groupe terroriste, il n’en demeure pas moins que nous sommes face à un autre affrontement censé sauver les Egyptiens du terrorisme intellectuel.
Les institutions sécuritaires et judiciaires prendront les mesures nécessaires à l’application de la décision du Conseil des ministres. Mais il existe d’autres institutions qui doivent prendre en charge de nombreuses responsabilités pour purifier l’esprit de nos jeunes des différents maux découlant de toutes sortes d’extrémisme, que ce soit intellectuel ou comportemental. L’affaire ne se cantonne plus dans des idées nocives. Celles-ci se concrétisent en des comportements malsains.
Les attaques contre les universités égyptiennes s’inscrivent dans cet esprit malade et ce comportement terroriste. Lorsque le terrorisme et l’extrémisme se réunissent, nous sommes incontestablement face à des phénomènes sociaux dangereux. Il est du devoir de l’université, de l'institution et du corps enseignant de sensibiliser les étudiants aux carences et aux déséquilibres actuels. La grande famille égyptienne doit instaurer des ponts avec ses fils pour les placer à l’abri des appels et des comportements malsains.
La vénérable institution d’Al-Azhar doit tout faire pour rétablir la communication avec ses enfants qui ont chassé les professeurs et incendié les amphithéâtres. Le ministre des Waqfs (biens religieux), quant à lui, doit dévoiler les racines de l’extrémisme qui se sont frayées une voie vers les minarets et les prêches. Et avant cela, les médias ont un rôle à jouer en accordant un intérêt renouvelé à la culture du peuple par des tentatives sérieuses visant à contrer les futilités, les superstitions et les appels à l’extrémisme.
La culture égyptienne est en crise. La cause ne se situe pas au niveau de la sécurité et du comportement ; elle relève plutôt de la sécurité intellectuelle et culturelle. Nous avons laissé nos fils évoluer pendant des années entre la pauvreté et l’ignorance. Cette dualité qui a pris le dessus et placé la jeunesse égyptienne dans cet état de délabrement.
L’extrémisme intellectuel est le produit naturel de la pauvreté à l’époque du PND (Parti national démocrate, de Moubarak). Nous devons aujourd’hui nous dresser contre ces maux. L’esprit des jeunes doit être purifié de toutes les maladies qui les ont atteints ces derniers temps. De cette manière, nous pourrons entamer une nouvelle page présageant un avenir prometteur qui aura pour mot d’ordre l’ouverture et la tolérance, basées sur la construction.
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