Il a parlé des conséquences de cette guerre sur l’image de marque de l’occupant israélien. Il a analysé les actes de rétorsion d’Israël qui a perdu sa crédibilité et qui a échoué à réaliser une victoire ou un semblant de victoire contre le mouvement de résistance Hamas. A la fin de l’article, il a envoyé un conseil d’or à Israël, spécifiquement à ses leaders à Tel-Aviv, en disant : « Arrêtez les échanges de tir, quittez Gaza, récupérez les otages et repensez tout ».
Selon toute vraisemblance, le message a été transmis à Benyamin Netanyahu et il a compris qu’il voulait dire deux choses. Premièrement, Netanyahu doit reconnaître sa défaite à Gaza, retirer ses forces et oublier tous ses objectifs dans l’enclave palestinienne. Il a compris également qu’il devait arrêter son plan d’envahissement de la ville de Rafah. Et deuxièmement, il doit se présenter volontairement au tribunal pénal qu’il a fui.
Tout cela veut dire une seule chose : l’anéantissement de son projet politique. Et puisque Netanyahu est incapable d’avaler le poison, il a songé à une alternative : déclencher une guerre régionale contre l’Iran à laquelle prendraient part les Etats-Unis et les alliés occidentaux et arabes si possible pour démolir ses capacités militaires. Netanyahu sait qu’Américains et Iraniens sont d’accord sur la nécessité de contenir la guerre à Gaza pour que la région ne s’embrase pas et ne tombe pas dans un conflit régional. L’intérêt des Etats-Unis est que cette guerre ne soit pas élargie, notamment à ce moment précis à cause de leur implication dans la guerre en Ukraine et parce qu’ils sont conscients du sérieux de la coalition stratégique entre l’Iran, la Chine et la Russie. D’autre part, Washington sait tout sur la force de l’Iran et celle de ses alliés, ainsi que leur capacité à détruire Israël et, par conséquent, à mettre fin à son rôle au service des intérêts suprêmes américains.
L’Iran, quant à lui, évite de s’impliquer dans une guerre régionale élargie avec les Etats-Unis. D’abord, à cause de la priorité absolue accordée à son programme nucléaire qui fera de Téhéran une force détenant ou capable de détenir officiellement la bombe nucléaire. L’Iran tient également à ce que Netanyahu ne l’emporte pas à Gaza, de façon à ce que l’image ternie d’Israël dans le monde persiste et qu’Israël, qui est l’Etat agresseur, ne devienne pas l’Etat agressé et faisant face à une guerre d’extermination de la part de l’Iran. D’autant que la propagande israélienne fera de cette guerre une menace à la sécurité et la paix mondiales. Pour toutes ces raisons, Washington et Téhéran tiennent à éviter l’élargissement de la guerre à Gaza. Et c’est dans ce contexte que l’attaque israélienne contre le consulat de l’Iran à Damas a eu lieu et a été suivie par l’acte de représailles iranien fort et bien calculé du 14 avril 2024. L’attaque iranienne à l’aide de missiles a atteint les profondeurs d’Israël, ce qui est sans précédent. D’ailleurs, Tel-Aviv n’a pas pu cacher le caractère dangereux de cette attaque, bien que certaines voix internationales et arabes l’aient qualifiée de « coup de théâtre absurde ». Pour preuve, les réunions du cabinet de la guerre israélien après les attaques iraniennes qui ont atteint les deux bases militaires aériennes israéliennes de Nevatim et Naqab, qui ont participé à l’attaque contre le consulat iranien à Damas.
Le problème est la complexité des calculs de l’Iran et les craintes de répliques et de contre-répliques des deux parties dans le contexte d’un refus catégorique d’une quelconque agression israélienne contre l’Iran. Les représailles israéliennes sur Ispahan, vendredi 19 avril 2024, ont dévoilé l’absurdité de ces actes et leur incapacité.
Les représailles iraniennes ont mis un terme à la patience stratégique de Téhéran qui se pose désormais comme un Etat défiant directement Israël à l’heure où l’allié américain n’est plus disposé à s’impliquer dans des manigances purement israéliennes, qui ne sont pas en conformité avec les calculs stratégiques américains.
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