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Edito: Le président et le procureur

Mardi, 16 octobre 2012

L’affaire du procureur général a finalement pris fin samedi 13 octobre. Le procureur, Abdel-Méguid Mahmoud, a réintégré son bureau. L’affaire avait commencé quelques jours plus tôt, lorsque le président de la République avait décidé de limoger le procureur et de le nommer ambassadeur d’Egypte au Vatican.

Mais aussitôt après, le procureur déclarait qu’il resterait à son poste. Abdel-Méguid Mahmoud a affirmé avoir « reçu des menaces directes et indirectes » de la part de hauts responsables pour le pousser à accepter son limogeage. L’affaire ne prendra fin qu’après une réunion entre le chef de l’Etat et le procureur, après laquelle il a été annoncé que le procur

L’affaire du procureur général a finalement pris fin samedi 13 octobre. Le procureur, Abdel-Méguid Mahmoud, a réintégré son bureau. L’affaire avait commencé quelques jours plus tôt, lorsque le président de la République avait décidé de limoger le procureur et de le nommer ambassadeur d’Egypte au Vatican. Mais aussitôt après, le procureur déclarait qu’il resterait à son poste. Abdel-Méguid Mahmoud a affirmé avoir « reçu des menaces directes et indirectes » de la part de hauts responsables pour le pousser à accepter son limogeage. L’affaire ne prendra fin qu’après une réunion entre le chef de l’Etat et le procureur, après laquelle il a été annoncé que le procureur gardait ses fonctions et que l’affaire était due à un « malentendu ! ».

Le limogeage de Abdel-Méguid Mahmoud est intervenu après le verdict de la Cour pénale acquittant 24 figures du régime déchu, soupçonnées d’implication dans la bataille du Chameau. Or, Abdel-Méguid Mahmoud était accusé par les militants de la révolution de continuer à soutenir le régime déchu et d’avoir été à l’origine de l’insuffisance des preuves présentées par le Parquet dans les procès de responsables accusés d’implication dans la mort de manifestants.

En limogeant le procureur, le président Morsi a voulu surtout mettre à profit le mécontentement populaire issu du verdict de la Cour pénal pour « éjecter » l’une des dernières figures de l’ère Moubarak encore en poste. Or, le chef de l’Etat et ses conseillers sont tombés dans l’erreur. Car en vertu de la loi, les membres du corps judiciaire ne peuvent pas être démis de leurs fonctions par le pouvoir exécutif. Depuis leur arrivée au pouvoir, les Frères musulmans tentent de changer les figures de l’ancien régime et les remplacer par d’autres plus proches de la confrérie. Ils se heurtent à une résistance farouche, surtout dans les rangs des magistrats, qui bénéficient d’une certaine immunité. Beaucoup de ces magistrats ont été nommés sous l’ancien régime. Changer les figures de l’ancien régime paraît légitime pour un président élu, surtout après une révolution. Mais un tel changement doit s’opérer dans le respect de la loi. Le tout est dans la manière de faire l

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