Plus de 28 000 morts, dont 75 % d’enfants et de femmes, et 68 000 blessés. Tel est le bilan de la guerre folle menée par Israël contre la bande de Gaza, ce qui a poussé le président américain, Joe Biden, le parrain d’Israël, à déclarer que la riposte israélienne à l’attaque du 7 octobre avait dépassé les bornes, sans pour autant exiger un cessez-le-feu ou un retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza. Il n’a pas rencontré le président palestinien, Mahmoud Abbas, pour élaborer un plan de riposte aux attaques israéliennes barbares comme il l’a fait après l’attaque du 7 octobre, lorsqu’il s’est rendu en Israël pour lui apporter tout le soutien nécessaire, afin de mener la guerre de génocide la plus sale de l’Histoire de l’humanité.
Cette guerre féroce contre les Palestiniens a confirmé la grande chute morale et matérielle de l’agression israélienne et de ses partisans, et a dévoilé la cruauté du silence mondial. Les manifestations de cette chute sont nombreuses. Premièrement, bien que plus de 4 mois se soient écoulés, la machine militaire israélienne n’a pas réussi à atteindre les objectifs qu’elle s’était fixés. Ni elle n’a réussi à libérer les otages, ni elle est parvenue à anéantir le Hamas malgré les massacres perpétrés et le blocus meurtrier imposé à l’enclave de Gaza. Cela confirme l’illusion de la machine militaire qui, malgré sa force, est incapable d’assurer la sécurité des Israéliens, et affirme aussi que sans une paix juste et globale, il ne peut y avoir de sécurité pour les Israéliens ou les peuples de la région. C’est ce à quoi appelle l’Egypte depuis qu’elle a conclu des accords de paix avec Israël. Le président Sissi a d’ailleurs réitéré avant et après la crise qu’une paix juste et durable est le seul garant de la sécurité et de la paix pour tous, y compris les Israéliens.
Deuxièmement, l’opération du Déluge d’Al-Aqsa a prouvé l’échec des services de sécurité et de renseignement israéliens, ainsi que l’échec de la machine militaire. Jusqu’à présent, ni les services de sécurité israéliens ni les services américains qui les soutiennent n’ont réussi à libérer les otages. Raison pour laquelle l’aviation israélienne bombarde aveuglément la bande de Gaza. Ce qui a entraîné la mort de plusieurs otages et pourrait en tuer d’autres si un accord n’est pas conclu pour l’échange des otages et l’instauration d’un cessez-le-feu durable.
Troisièmement, la guerre israélienne contre Gaza a révélé l’étendue des divergences entre le peuple israélien et ses dirigeants néo-nazis, surtout ceux qui appartiennent à l’extrême droite dirigée par le premier ministre, Benyamin Netanyahu, comme Ben-Gvir, Smotrich ou Lieberman. Ces terroristes se sont accordés sur un plan visant à exterminer les Arabes de « l’Océan au Golfe », en brandissant des slogans terroristes, tels que « la sécurité contre la paix », c’est-à-dire obéir à la volonté israélienne en concluant des accords de normalisation avec l’Etat hébreu sans aucune reconnaissance des droits arabes en Palestine, dans le Golan et au Liban, et sans l’instauration d’un Etat palestinien. Alors que, par ailleurs, des Israéliens, notamment les familles des otages et les organisations appelant à la paix, réclament la fin de la guerre. Les divergences sont devenues évidentes entre les deux groupes après qu’il était devenu clair que l’objectif de Netanyahu et de son équipe extrémiste est de rester au pouvoir quel qu’en soit le prix, même s’il s’agit de la vie des otages.
Quatrièmement, le délai octroyé par la Cour Internationale de Justice (CIJ) à Israël expire dans une semaine. Ce délai a pour objectif de donner à Israël le temps pour fournir des preuves concernant son engagement envers les décisions conservatoires du tribunal. Chose qu’Israël n’a nullement fait en poursuivant le génocide des Palestiniens de Gaza. Bien plus, Israël a annoncé son intention de mener une offensive militaire à Rafah, où plus de la moitié des 2,4 millions d’habitants de Gaza ont trouvé refuge. Ceci confirme la chute de l’Etat d’Israël qui persiste dans sa politique agressive d’extermination, de meurtre et de destruction. Ce qui exige une position forte et ferme de la part de la CIJ dans le cadre de la révision prévue après l’expiration du délai accordé à Israël le 26 février.
Cinquièmement, la plus grande chute dans cette guerre est celle de l’Administration américaine avec ses faux discours sur les droits de l’homme qui se sont évaporés face à l’offensive israélienne qui a entraîné des dizaines de milliers de morts et le plus grand déplacement interne de l’histoire moderne, et détruit plus de 70 % des bâtiments de la bande de Gaza, y compris des hôpitaux, des écoles, des stations d’eau et de drainage sanitaire. Tout cela n’a pas ébranlé la conscience du président américain et de son Administration. Bien au contraire, ils ont utilisé le veto à cinq reprises pour contrecarrer les résolutions soumises par le groupe arabe, la Chine et la Russie pour l’instauration d’un cessez-le-feu. Lors du dernier vote, les Etats-Unis étaient les seuls à s’opposer à la résolution qui a été soutenue par 13 des 15 Etats membres du Conseil de sécurité, alors que la Grande-Bretagne, l’alliée stratégique des Etats-Unis, s’est abstenue de voter.
Sixièmement, la guerre de Gaza a confirmé le mensonge de l’ordre mondial. Il n’y a pas d’ordre mondial. Il s’agit d’un système basé sur la force, les mensonges et le racisme haineux. Un système dysfonctionnel basé sur l’octroi d’avantages monastiques à des pays puissants, y compris le droit de veto. Il est indispensable de modifier ce système dysfonctionnel si nous voulons vraiment instaurer un ordre mondial équilibré et juste. Mais il est certain que ceci est impossible tant que persiste l’hégémonie mondiale des Etats-Unis.
Par ailleurs, cette crise a confirmé l’importance de la coopération interarabe et la nécessité de rechercher de nouveaux mécanismes pour activer le rôle arabe à travers le développement de la Ligue arabe, l’amendement de sa charte et l’activation du Traité de défense arabe commune afin de préserver les droits arabes communs, ainsi que la défense des capacités arabes contre les agressions et les guerres génocidaires et contre l’ingérence dans les affaires intérieures arabes.
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