Un grand nombre de projets peuvent constituer les piliers du développement de la région du Canal du Suez, qu’ils soient liés au Canal même ou aux ressources naturelles disponibles dans les gouvernorats de la région.
Dans ce contexte, il est important de rappeler que tout plan de développement pour les 6 gouvernorats de la région du Canal de Suez doivent être inclus dans un plan général de développement de toutes les régions d’Egypte dans le cadre d’un grand projet de renaissance économique globale.
Les projets de développement applicables dans la région du Canal de Suez peuvent concerner les domaines suivants :
La modernisation des ports déjà existants et l’installation de nouveaux pour l’accueil et le stockage des marchandises, au nord et au sud du Canal. Et dans le même contexte, signer des accords avec les multinationales qui monopolisent le transport du commerce mondial, afin d’exploiter et louer les emplacements de stockage pour spécialiser les ports principaux dans le commerce de transit. Vient ensuite l’installation de nouveaux chemins de fer à l’ouest du Canal de Suez qui relieraient les ports de la mer Rouge situés au sud du Canal de Suez aux ports de la Méditerranée, au nord du Canal. Et cela pour transporter les conteneurs sans passer par le Canal de Suez. Ceci signifie augmenter le commerce international en Egypte de façon à dépasser la capacité même du Canal de Suez. C’est ainsi que l’Egypte pourra imposer des frais de passage sur le commerce international à travers le nouveau chemin ferré. Un tel projet peut permettre de développer les régions qui entourent les chemins de fer, en exploitant les ressources industrielles et touristiques.
Chaque jour, plus de 18 000 navires traversent le Canal de Suez. Et ce chiffre augmente chaque année avec l’accroissement du commerce international. Il faut à ces navires des services d’approvisionnement, maritimes et douaniers, des services d’entretien et de réparation de navires. Cela signifie qu’il faut construire des zones consacrées à la maintenance et à la construction des navires dans les ports de Charq Al-Tafriaa, Al-Aïn Al-Sokhna et Safaga, en coopération avec les sociétés spécialisées du domaine en Allemagne, Pologne, Hollande, Russie et autres. De tels projets peuvent réaliser des revenus énormes et introduire de nouvelles branches d’industrie de transformation pour diversifier et développer l’économie, augmenter les revenus, améliorer le niveau de vie et créer des emplois.
Les membres des équipes travaillant à bord des navires sont évalués à 1 million de personnes. Les agences touristiques pourraient donc organiser des programmes de visites courtes, d’un jour ou deux, sur les lieux touristiques au Caire et dans les zones commerciales avec des produits égyptiens issus de la région du Canal de Suez. C’est ainsi que près d’un million et demi de nuits touristiques peuvent s’ajouter aux ressources touristiques en Egypte. Il est également possible de relier l’Est et l’Ouest du Canal par des tunnels sous-marins et imposer de nouveaux frais de passage sur ces tunnels dont la sécurité est meilleure que les ponts, et qui peuvent être utilisés en cas de guerre.
De plus, il existe d’importantes opportunités d’investissement dans les industries de transformation basées sur les ressources minérales, pétrolières et gazières dans cette région. Ces ressources peuvent être employées dans l’industrie du verre grâce au sable disponible au sud-ouest du Sinaï, et le sel au nord du Sinaï et dans la région du Canal de Suez. Il existe aussi des industries de potassium dans le gouvernorat de la mer Rouge avec les réserves existantes dans la région entre Hurghada et Ras Ghareb.
La région du Canal de Suez peut également absorber des projets de raffinement de pétrole, afin de subvenir aux besoins de l’Egypte en produits pétroliers, en se basant que ce soit sur des ressources pétrolières locales ou importées d’autres pays arabes, comme les Emirats arabes unis. Il en est de même pour des projets de production de butane que l’Egypte importe, alors que la fabrication d’engrais agricoles repose sur le gaz naturel.
Il y a aussi des projets de production d’électricité à l’énergie solaire et éolienne dans les gouvernorats de la mer Rouge, le Sud et le Nord-Sinaï. Citons également les projets de pisciculture dans les bassins au Nord-Sinaï, à Port-Saïd et dans le gouvernorat de la mer Rouge. A ce projet, de nombreux autres sont liés dans le domaine de l’industrie alimentaire. Ce nouveau bloc démographique constituerait un facteur principal de défense du Sinaï.
Il est également possible de cultiver une superficie d’un demi-million de feddans (210 000 ha) au centre et au nord du Sinaï, grâce aux eaux souterraines et l’eau du canal de Salam. Ces terres peuvent être octroyées aux paysans et ingénieurs agronomes démunis dans la région du Sinaï.
Il faut enfin s’assurer que le développement de cette région stratégique, au sens militaire du mot, se base sur les efforts du secteur privé égyptien et aussi de l’Etat. De plus, les différents projets qui seront installés dans la région doivent s’accorder avec la nature stratégique de la région.
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