Lorsque nous avons commencé les procédures du vote, le premier article approuvé par le comité des 50 fut celui de la dignité. La dignité humaine a été l’un des slogans phare brandis sur la place Tahrir, en janvier 2011. Malheureusement, la dignité du citoyen égyptien a été humiliée dans la période de perturbations et de confusions ayant suivi la révolution, et a été spoliée sous le régime des Frères. Cela lorsque nous avons vu des citoyens tués et torturés tout au long des murs du palais présidentiel d’Al-Ittihadiya.
Nous avons également été témoins pour la première fois de gens qui étaient traînés dans les rues et lynchés sur les poteaux électriques, outre d’autres pratiques barbares qui sont allées dans une direction totalement opposée aux revendications de la révolution.
Je me rappelle qu’au début des activités de l’actuel comité chargé de rédiger la Constitution, il a été convenu qu’elle devait émaner de l’esprit de la révolution du 25 janvier 2011 et de sa vague rectificative du 30 juin 2013. Chose qui ne s’est pas réalisée avec la Constitution des Frères qui ont intentionnellement sacralisé leurs concepts vétustes, sans aboutir aux revendications prônées.
La révolution avait appelé, le 25 janvier 2011, à la liberté, à la démocratie, à la justice sociale et à la dignité humaine, et avait scandé, au cours de sa phase rectificative du 30 juin, la chute du régime religieux à travers le fameux slogan : « A bas la régime du morched (guide suprême des Frères musulmans) ». La Constitution de la révolution, qui est en cours d’élaboration, est l’incarnation juridique de ces revendications. Raison pour laquelle ses articles en ont été l’expression la plus sincère.
La justice sociale et la dignité humaine se trouvent insérées dans plusieurs articles. Une manière de présenter une nouvelle Constitution dans sa philosophie et ses aspirations. C’est ce qui est d’ailleurs mentionné dans l’introduction, qui est une patrie intégrante de la Constitution, dans laquelle ont été affirmées toutes les significations véhiculées par les slogans de la révolution.
Il n’y avait donc rien d’étonnant lorsque l’article n°37, sur la dignité humaine, fut le premier à être ratifié par le comité. En d’autres termes, il a été le premier article sur lequel se sont accordés tous les comités dans les différents stages jusqu’au comité général. L’article dit littéralement dans une langue simple et concise : « La dignité est un droit inhérent à toute personne, intouchable et sur lequel l’Etat doit s’engager et garantir la sauvegarde ». Bien que ces mots soient simples, ils véhiculent de nombreuses significations en vertu desquelles les citoyens jouiront de divers droits.
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