Quel que soit le nombre d’écoles, d’hôpitaux, de logements, d’offres d’emploi et de projets mis en place, nous ne progresserons pas et ne ressentirons aucun changement tant que l’explosion démographique ne s’accompagne pas d’une augmentation des ressources et de la production. Par exemple, si nous supposons que nous avons besoin de 5 000 écoles, au moment où elles seront achevées, nous aurons besoin de 10 000 autres. Il en va de même pour les hôpitaux, la nourriture, etc. De cette manière, au lieu de s’améliorer, la situation s’empire. Il est facile de dire que nous avons des ressources et que nous avons besoin d’êtres humains qui sont les artisans du développement. Ceci est vrai seulement au cas où il y aurait un équilibre entre les ressources, leur bon investissement et la demande. Si le nombre d’habitants est excessif, il produit un citoyen qui ne contribue pas au développement, mais qui l’entrave. Les pays qui sont encore en voie de développement sont généralement les pays qui souffrent de l’explosion démographique. Il s’avère donc indispensable d’accorder la priorité aux programmes de développement.
Le problème n’est ni facile ni nouveau, et la responsabilité incombe à l’Etat et au peuple. L’explosion démographique en Egypte augmente considérablement. En 1983, la population était de 48,3 millions, passant à 59,3 millions en 1996, 69 millions en 2004, 72,8 millions en 2006, pour bondir en 2022 à 102,812 millions, alors qu’elle devrait atteindre 151 millions en 2050. Le nombre moyen de naissances par minute est d’environ 4, soit une naissance environ toutes les 15 secondes. En raison de l’amélioration des programmes de santé et de la réduction de la mortalité, la population a augmenté, mais la solution doit être de réduire la procréation.
La croissance démographique n’est pas un problème si elle s’accompagne par une croissance économique, un bon système éducatif et un marché de travail qui absorbe les jeunes talents, ce qui pousse l’économie à poursuivre sa croissance. Le problème de l’explosion démographique préoccupe énormément la direction politique qui déploie d’énormes efforts pour accroître le développement, afin de faire face au problème. En effet, le problème est ancien. Pendant de longues périodes, l’Egyptien à la campagne comptait essentiellement sur ses enfants pour les travaux agricoles. Les enfants travaillaient aussi dans les usines et les maisons, contribuant au revenu familial et représentant un soutien réel pour les parents âgés. Mais les choses ont changé avec les lois sur la criminalisation du travail des enfants, les systèmes d’assurance et de retraite fournis par l’Etat, ainsi que l’augmentation de l’utilisation des machines dans l’agriculture. Il existe aussi d’autres raisons comme le mariage précoce, le mariage imposé, la polygamie et l’augmentation des cas de divorce. De gros problèmes que l’Etat tente d’affronter via de multiples projets tels que l’initiative « 1 000 jours » pour protéger la famille, la sensibilisation des jeunes aux responsabilités du mariage et à l’importance de la période des fiançailles, les programmes de santé reproductive dans les écoles, etc. A ces causes s’ajoute une conviction commune selon laquelle limiter la reproduction est contraire aux religions. Ce qui n’est pas vrai, seul l’avortement est illicite. D’où l’importance du rôle des hommes de religion et des institutions caritatives et sociales pour clarifier la différence entre l’avortement et la réduction de la procréation qui ne signifie nullement le fait de limiter la relation entre les époux, mais plutôt la réglementer. Le verset coranique dit : « L’argent et les enfants sont les ornements de la vie du monde ». L’argent a été cité avant les enfants, ce qui confirme le besoin d’argent pour pouvoir élever les enfants.
Les différents programmes de développement ont un impact direct sur la pensée, le comportement et les valeurs, réduisant ainsi les problèmes les plus graves comme l’explosion démographique et sa relation avec le développement. Le développement est une nécessité. Mais il se trouve entravé par un excédent d’habitants. L’explosion démographique limite l’impact des programmes de développement. Ceux-ci sont indispensables, mais ils doivent s’accompagner d’une baisse de la croissance démographique. C’est à nous de faire le choix.
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