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Les élections et le pluralisme

Mardi, 15 octobre 2013

Parmi toutes les propositions qui visent à introduire des modifications à la feuille de route fixée par les forces nationales le 3 juillet dernier, et qui a stipulé des élections parlementaires puis présidentielles, l’une d’entre elles a suscité mon vif étonnement : la proposition en question propose la tenue des élections parlementaires et présidentielles la même journée !

Au moment où l’opinion publique tend à restreindre les pouvoirs illimités du président de la République et où les citoyens ne veulent plus du monopole d’un seul courant politique sur les pouvoirs exécutif et législatif, d’autres voix s’élèvent appelant à changer la chronologie des élections sur la feuille de route. Ce qui signifie accroître la possibilité de domination d’un seul courant sur les élections parlementaires et présidentielles.

L’opinion publique change tous les jours, de même que les humeurs électorales.

Raison pour laquelle les électeurs ont tout à fait le droit de s’attendre à un résultat des élections parlementaires, qui sera différent de celui des présidentielles.

En d’autres termes, si une certaine tendance politique rafle la majorité des sièges du Parlement, cela la qualifiera à former le gouvernement.

A ce moment-là, l’opinion publique préférera un équilibre entre la tendance dominante au Parlement et au gouvernement, et celle à la présidence qui devra appartenir à une autre couleur de l’échiquier politique, exprimant la diversité des forces en présence.

Et ceci ne peut avoir lieu que s’il y a un écart entre les agendas parlementaires et présidentiels. Ainsi, la tenue simultanée des deux scrutins reflétera une seule tendance.

Le peuple a souffert pendant les dernières décennies de la prédominance d’un seul parti politique.

Le régime des Frères n’a fait qu’accroître ce schéma. Et actuellement, la tendance qui prévaut veut à tout prix empêcher la répétition d’un tel scénario. La tenue en même temps des élections parlementaires et présidentielles nous ramène au scénario du départ, celui de la prédominance d’une seule force politique sur le gouvernement et la présidence.

Nous serons alors confrontés à un obstacle qui entravera l’exercice démocratique qui repose de manière primordiale sur le pluralisme.

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