Dans la guerre en Ukraine, la situation semble largement différente. Le président ukrainien, Volodymyr Zelenskyy, le gouvernement, les militaires et les civils parlent avec confiance du déclenchement d’une contre-attaque contre les forces russes qui ont dominé une grande partie du territoire de l’Ukraine. Tout a commencé avec des déclarations concernant la contreattaque, puis il a été question d’attendre des armes occidentales. Ensuite, la contreattaque a été déclenchée, mais à travers de petites opérations contre les défenses russes, mais avec des prévisions, comme l’a assuré Zelenskyy, d’un grand nombre de victimes parmi les soldats ukrainiens, compte tenu de la suprématie militaire russe.
La guerre n’est donc plus une ruse, mais au contraire, l’ennemi est averti pour se préparer à la contre-attaque. Cette façon de gérer les guerres est ou bien une méthode de propagande et d’intimidation, ou un moyen d’élever le moral de la population. Le message serait alors que les forces armées tiennent à la guerre jusqu’au retrait des forces russes. Sinon, c’est effectivement une contre-opération militaire mais qui, pour devenir globale, attend les armes nécessaires en provenance de l’Occident.
Ces 3 objectifs peuvent être réunis ensemble. Deux facteurs le prouvent. Premièrement, des attaques ukrainiennes limitées ont été menées contre les forces russes dans différents endroits, en plus d’opérations limitées d’attaque contre des villages aux frontières. Deuxièmement, l’incursion des forces ukrainiennes ou des forces alliées formées de bénévoles étrangers en territoire russe, même si elle est géographiquement limitée et de courte durée, a plusieurs significations. La plus importante est que les forces ukrainiennes sont capables d’occuper des pans du territoire russe, ce qui signifie que l’armée ukrainienne, malgré l’écart des moyens, peut défier l’armée russe à l’intérieur de ses frontières. La question principale est de savoir l’objectif essentiel de ces opérations ukrainiennes tant que les forces russes les repoussent, tuant par là-même ceux qui y participent, et détruisent leurs équipements.
Il est évident que de telles contre-attaques ont des objectifs essentiels qui consistent à libérer le territoire ukrainien malgré la faiblesse des moyens, à assurer qu’il n’y aura ni paix ni négociations qu’après le retrait russe de tout le territoire ukrainien. La guerre va donc durer encore longtemps et l’ampleur des destructions en Ukraine sera encore plus importante.
Les positions européennes et américaine penchent pour la poursuite du soutien militaire à Kiev jusqu’à la victoire. Ce soutien renforce sans aucun doute les perspectives de poursuite de la guerre. Deux facteurs rendent dangereux la situation ukrainienne. Le premier concerne les menaces russes d’employer des armes nucléaires. Le deuxième porte sur l’expansion de l’Otan jusqu’aux frontières russes. L’adhésion de la Finlande a été acceptée et des pressions ont été exercées sur la Turquie pour accepter l’adhésion de la Suède. Une polémique est en cours au sein de l’Otan concernant l’adhésion de l’Ukraine pendant ou après sa guerre avec la Russie. L’adhésion de l’Ukraine ne nécessitera pas beaucoup de temps, ce qui constitue une menace existentielle pour la Russie qu’il ne faut pas négliger.
Les justifications de l’Otan concernant l’adhésion de l’Ukraine sont nombreuses et tournent autour de la volonté d’intensifier les pressions sur la Russie. Il n’est pas ici question de la personne même du président Vladimir Poutine comme le disent les responsables et les médias occidentaux, mais de la Russie en tant qu’Etat avec une présence internationale active.
Cette situation a poussé les Pays-Bas à augmenter leurs dépenses militaires, en plus de la modernisation de leur arsenal, sous prétexte d’interdire à la Russie de réfléchir à l’invasion de la Pologne. Ces développements pourraient préparer le terrain à un affrontement nucléaire avec tous les dégâts et les drames qu’il implique, mais pourraient également faire prendre conscience de la nécessité d’instaurer un système européen sûr qui prendra en considération le droit de la Russie à la sécurité et à l’existence sans menaces.
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