En 8 semaines, la guerre entre militaires et paramilitaires a fait plus de 1 800 morts au Soudan. La situation humanitaire est déjà alarmante. La population est privée d’eau, d’électricité et de moyens de communication. Avant la guerre, environ 45 millions de personnes dépendaient déjà de l’aide internationale dans ce pays, l’un des plus pauvres au monde.
S’il n’est pas réglé, le conflit au Soudan risque de faire tache d’huile et de devenir une menace pour la région toute entière. Menace parce que le nombre de déplacés et de réfugiés dans les pays voisins a déjà atteint des proportions inquiétantes. L’Onu parle de 800 000 réfugiés au Tchad, en Egypte, au Soudan du Sud, en Ethiopie, en République centrafricaine, mais aussi en Libye et en Erythrée.
Mais ce n’est pas tout, les risques de famine s’accentuent au fur et à mesure que le conflit continue. Mais le plus grand danger reste le fait que le conflit se transforme rapidement en un jeu à plusieurs niveaux avec des acteurs régionaux et internationaux poursuivant leurs intérêts et utilisant moyens financiers, armes et peut-être leurs propres troupes.
Les deux parties en conflit au Soudan ont des dizaines de milliers de combattants, des bailleurs de fonds étrangers, des richesses minérales et d’autres ressources pour les prémunir contre d’éventuelles sanctions. Bref, tous les ingrédients d’un conflit prolongé comme ceux qui ont dévasté d’autres pays du Moyen-Orient et d’Afrique. Le Soudan fait face à un risque d’effondrement si le conflit se prolonge indéfiniment.
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