L’Afrique est l’un des continents les plus exposés aux retombées négatives du réchauffement climatique. A l’heure où la fonte des neiges au pôle nord ouvre d’énormes opportunités d’investissements agricoles aux pays du Nord, il en résulte parallèlement les deux phénomènes de la sécheresse et des perturbations dans les taux de chute des pluies, comme c’était le cas récemment dans les pays du bassin du Nil.
Conformément aux études environnementales, ces phénomènes auront diverses répercussions. Au moment où la sécurité alimentaire s’améliore au Nord, les famines et l’insécurité alimentaire seront le lot des pays du Sud. Ceci s’est certes répercuté sur l’Afrique où 17 millions de personnes se trouvent victimes de famine, surtout dans les régions de l’Est et les pays du Sahel. Le changement climatique a également impacté la paix sociale dans les pays du centre du continent où le phénomène de la sécheresse et le recul de la région de la Savane ont été des sources directes de l’émergence de conflits entre les pasteurs qui se trouvent obligés de faire des assauts contre les agriculteurs afin de se procurer de la nourriture. Couplés aux lignes de division ethnique, ces conflits vont en s’amplifiant. Nous avons l’exemple des conflits tribaux entre le Nigeria et le Mali en plus du conflit au Darfour dont l’une des sources était la désertification et la sécheresse. Le changement climatique est responsable de l’exode interne en Afrique qui a atteint 23 millions d’habitants. Des locaux quittent leurs régions à la recherche de l’eau et pour échapper à l’avancée du désert. Leur exode vers les côtes des lacs du Sénégal et du Tchad, qui ont été partiellement influencés par la sécheresse, est une illustration de l’immigration environnementale.
Au niveau sanitaire, le réchauffement climatique provoque la propagation de certaines maladies comme la malaria qui a récemment fait irruption au Kenya. Des mises en garde sont lancées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur la possibilité de métastase en Tanzanie et au Rwanda.
Dans ce contexte, l’Union Africaine (UA) considère le changement climatique comme l’un des plus importants défis auquel le continent doit faire face au niveau institutionnel. Raison pour laquelle l’UA a appelé dans sa stratégie de 2014 à une restructuration des programmes de développement dans les Etats africains. Elle a également formé un groupe technique pour participer aux conférences et aux négociations relatives aux changements climatiques globaux. Ceci veut dire que les défis climatiques ont unifié l’Afrique et ont représenté un outil de pression pour que le continent obtienne des dédommagements en raison de la pollution provoquée par les pays industrialisés qui sont à l’origine du réchauffement climatique.
Sur un niveau pratique, l’Afrique a un besoin urgent d’une transition vers les sources d’énergies renouvelables loin des sources traditionnelles comme le pétrole, d’autant que ces pays possèdent des sources d’énergies renouvelables qui leur permettraient le double avantage de réduire les effets du réchauffement climatique et d’exporter ces énergies.
Dans ce contexte, l’Afrique doit faire un transfert rapide vers les énergies renouvelables, comme l’énergie solaire, à travers des investissements étrangers directs. La plupart des pays du nord du continent et subsahariens bénéficient à cet égard d’un avantage indéniable puisqu’ils sont situés dans ce qu’on appelle la ceinture dorée qui attire la plus grande quantité des rayons solaires se répercutant directement sur la terre et se dispersant dans la région proche de l’équateur. Les techniques les plus répandues pour produire de l’énergie solaire consistent à absorber les rayons du soleil via des panneaux photoélectriques à travers deux méthodes. La première vise un usage direct, alors que la seconde procède au stockage de l’énergie sous forme de charges électriques. L’énergie est ensuite transférée dans le but de faire fonctionner les équipements et les opérations de production agricole et industrielle. Ou encore, elle est transformée en électricité.
L’autre type d’énergies renouvelables est la géothermale qui se trouve dans la région allant de la Zambie jusqu’au Caire. Le Kenya est privilégié de produire 500 gigabits d’électricité par an. L’Egypte, quant à elle, n’investit pas dans ce type d’énergie qui se trouve pourtant dans la région de Hammam Pharaon au Sinaï.
Enfin, l’énergie du bloc organique est la plus utilisée en Afrique. Elle provient des débris végétaux et animaux qui peuvent être transformés en un carburant et énergie pour le transport. Citons à titre d’exemple le foin, les débris agricoles après les récoltes, la paille de blé et la paille de riz, les déchets domestiques et les débris végétaux. Ils sont transformés en une forme physique différente qui génère de l’électricité.
En somme, l’Afrique a encore un long chemin à faire pour se rétablir du phénomène du changement climatique, pleinement débattu à la Conférence sur le climat (COP27) à Charm Al-Cheikh.
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