Le président Abdel-Fattah Al-Sissi a appelé à un dialogue national englobant tous les courants politiques et la jeunesse pour discuter des priorités de l’action nationale, de façon à répondre aux besoins de la Nouvelle République. Le président a assuré que les divergences ne doivent pas porter préjudice à la patrie. Tout au long de son histoire moderne, l’Egypte a connu des courants intellectuels et des forces partisanes différentes, ainsi qu’une pluralité d’avis, que ce soit avant ou après 1952. Jamais l’Egypte n’a manqué de vivacité culturelle et politique et les institutions politiques et intellectuelles, tout au long de deux siècles, ont constitué une scène de dialogue et ont donné naissance à des élites politiques, économiques et culturelles.
Pendant les dernières années, les réseaux sociaux sont devenus le nid de la vivacité culturelle et politique à travers un flux énorme d’avis et de commentaires exprimés par la société, en particulier par les jeunes. Certains de ces avis sont l’expression d’opinions sages et d’autres sont chaotiques et aveugles. Trois facteurs ont mené au recours intense à l’espace électronique comme canal d’expression. Le premier facteur est l’émergence du danger du terrorisme, impliquant des défis sécuritaires intérieurs et extérieurs qui ont constitué une force de pression sur le domaine public. Le deuxième facteur est la distanciation sociale qui a été imposée par les procédures préventives adoptées pendant la pandémie du Covid-19, impliquant la suspension des instances culturelles et politiques. Le troisième facteur est que la société est occupée par les projets de construction, d’infrastructure, de protection sociale et de lutte contre l’extrémisme.
Aujourd’hui, avec l’invitation du président au dialogue national, se profile à l’horizon la possibilité de déplacer le dialogue des écrans des portables à la réalité à travers la reprise des activités des instances culturelles et politiques, c’est-à-dire les partis politiques, les ONG, les syndicats, les institutions culturelles et les centres de recherche.
Les partis sont chargés de discuter des lois portant sur les municipalités, la réforme législative et les politiques générales. Les ONG s’intéressent aux questions relatives au développement, à la protection sociale et aux droits des citoyens. Quant aux instances culturelles, côte à côte avec les institutions religieuses, elles s’intéressent au développement des discours religieux et à la lutte contre l’extrémisme et proposent de nouvelles visions aptes à promouvoir la société au niveau de la pensée et des comportements.
Le dialogue diffère de la dispute qui n’aboutit à rien. Les chaudes discussions, qui ont suivi le 25 janvier 2011, n’ont mené à rien de nouveau, au contraire, elles ont enflammé les différends autour de grands titres comme la religion et l’Etat. Les disputes qui ont rempli les médias ne contenaient que tensions et accrochages politiques, alors que les avis techniques n’étaient pas présents dans les politiques générales. C’est ainsi que le jargon politique a remplacé la science, la culture et la conscience durant cette période qui s’est prolongée jusqu’au 30 juin 2013. Il n’y avait pas de propositions politiques concernant le développement économique, les programmes sociaux, la réforme de l’enseignement, le développement de l’agriculture ou de l’énergie propre. Les visions sérieuses qui visent le développement de la société étaient absentes.
Aujourd’hui, après plus de 10 ans, les axes du dialogue sont différents, compte tenu de la différence de leurs données. La société égyptienne a changé et l’Etat a lancé de grandes initiatives de développement. Des changements sont survenus dans l’axe politique et les relations entre l’Etat et la société civile et entre l’Etat et le secteur privé sont devenues différentes. Ce qui propose un nouvel agenda de dialogue : l’activation des politiques au niveau local, le développement économique, l’augmentation de la production, l’application de la stratégie nationale des droits de l’homme, l’intérêt accordé au développement humain au niveau de l’enseignement, de la santé et de la formation, ainsi que la participation des jeunes dans le domaine public et l’encouragement du secteur privé.
Si le dialogue avance ainsi et les institutions politiques et culturelles variées s’impliquent dans une discussion constructive portant sur l’avenir, la société égyptienne connaîtra un vrai dialogue et non pas une occasion passagère, ce qui concorde avec l’appel du président de la République qui s’adresse à tous les courants, à toutes les institutions et à toutes les questions de l’action nationale.
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