Au centre de la Nouvelle Capitale administrative, s’élèvent les bâtiments de la formidable Cité des arts et de la culture. Ils ont l’allure d’un bassin de fleurs rares au milieu d’un jardin verdoyant.
Tel est l’esprit de la nouvelle ville qui est l’expression du formidable mouvement de développement et de construction dont nous témoignons à l’heure actuelle. La Nouvelle Capitale administrative ce n’est pas seulement des immeubles et des gratteciel, son objectif est bien plus noble. Il s’agit de promouvoir les hommes sans lesquels les immeubles resteraient des pierres muettes.
La semaine dernière, j’ai eu le plaisir d’assister à l’inauguration de la salle de musique qui se trouve à l’intérieur du nouvel Opéra. Cette dernière a été conçue dans le style le plus moderne et elle est dotée de techniques sonores de pointe malgré le style classique qui distingue l’architecture de ses façades extérieures.
A cette occasion, et sous la baguette du maestro Riccardo Muti (80 ans), l’un des plus célèbres au monde, l’Orchestre philharmonique de Vienne, fondé en 1842, s’est produit à la Cité des arts et de la culture pour célébrer l’inauguration de la nouvelle salle de musique. Deux grandes soirées étaient au programme au cours desquelles Mozart, Schubert, Stravinsky et Mendelssohn ont été joués par l’Orchestre. A l’exception d’Igor Stravinsky (1882-1971), musicien d’origine russe qui a accédé au sommet de la musique Classique au XXe siècle, les compositeurs qui ont été joués appartiennent tous au patrimoine de la musique germanophone du XVIIIe et XIXe siècles. Il s’agit de compositeurs d’Allemagne et d’Autriche. Wolfgang Amadeus Mozart était le génie de la composition musicale de la seconde moitié du XVIIIe siècle. L’autrichien Franz Schubert a été influencé par la musique de Mozart alors qu’il avait 11 ans et qu’il étudiait la musique à l’école Stadtkonvikt de Vienne. C’est peut-être l’unique relation qui unit ces deux génies qui ont participé à la soirée de notre nouvelle salle de musique. Quant à l’Allemand Mendelssohn qui appartient à l’école romantique, il connaissait Schubert bien qu’il n’ait que 19 ans lors du décès de ce dernier. Il faut dire que sans les efforts de Mendelssohn qui a fait la promotion de la musique de Schubert, les compositions de ce dernier n’auraient pas été célèbres aujourd’hui. Schubert est considéré comme l’un des noms-clés du patrimoine musical mondial. Il est décédé en 1828 à l’âge de 31 ans des suites de la typhoïde.
Certaines sources affirment qu’il s’agissait d’une syphilis, encore incurable à l’époque. S’il avait vécu plus longtemps, il serait probablement devenu l’un des plus grands génies de la musique. De son vivant, il n’a pas eu la renommée qui est son lot aujourd’hui. Après son décès, les grands noms de la musique du XIXe siècle comme Johannes Brahms, Robert Schumann et Franz Liszt ont redécouvert sa musique. Felix Mendelssohn a aussi contribué à ce que la musique de Schubert occupe une place primordiale dans le répertoire de la musique classique mondiale.
Certains critiques considèrent la 9e symphonie de Schubert, jouée par l’orchestre de Vienne, comme la « Grande Symphonie ». A mon avis, sa 8e symphonie, qui est incomplète, n’est pas de moindre importance. Nombreux sont ceux qui disent qu’elle n’a pas été achevée à cause du décès de son auteur. Mais, en réalité, Schubert l’avait composée lorsqu’il était malade, et une fois guéri, il s’est rendu compte qu’elle était le reflet de son identité, raison pour laquelle il n’y a fait aucun ajout et est passé à la 9e symphonie qui est sa dernière oeuvre. Cependant, cette 8e symphonie, restée inachevée, a de tout temps été en concurrence avec la 9e.
Quant à Mendelssohn, il est né dans une famille allemande juive. Sa 4e symphonie, écrite en 1833 et composée à l’âge de 20 ans au cours d’une visite en Italie, est la plus célèbre. Dans ses lettres envoyées d’Italie, il a écrit qu’aucune musique italienne n’avait captée son attention. Ainsi, il n’y a aucun air de musique italienne dans cette symphonie, hormis dans le 4e mouvement inspiré des rythmes de deux danses populaires folkloriques célèbres du sud de l’Italie, Saltarello et Tarantella.
Dans les années 1960, l’Orchestre Symphonique du Caire nous offrait une soirée musicale tous les samedis à l’Opéra du Caire avant son incendie. Ces soirées étaient dirigées par les plus grands chefs d’orchestre mondiaux tels Charles Münch et Zdravkovic, et le génie russo-arménien, Aram Khatchadourian. La nouvelle salle de musique ressuscitera-t-elle cette tradition qui nous a beaucoup manqué durant les dernières décennies d’arriération ?
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