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Le retour de la Syrie

Al-Ahram Hebdo , Mercredi, 17 novembre 2021

La visite, le 9 novembre à Damas, du ministre émirati des Affaires étrangères, Abdallah bin Zayed Al Nahyan, est d’une grande portée. C’est la première visite d’un haut responsable émirati en Syrie depuis le début de la guerre dans ce pays en 2011. Damas et Abu-Dhabi ont conclu un accord de construction d’une centrale photovoltaïque dans la région de Wedyan Rabih, non loin de Damas. Et il semblerait que d’autres investissements émiratis suivront.

Les Emirats arabes unis et les autres pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) avaient rompu leurs relations avec la Syrie durant la guerre civile syrienne. En dépit de la réouverture, en 2018, de l’ambassade des Emirats à Damas, les relations entre les deux pays sont restées figées. La visite du ministre émirati est donc un signe d’ouverture de la part d’Abu-Dhabi mais aussi des autres pays du CCG envers Damas. Rappelons que les pays les plus influents au sein de la Ligue arabe, sauf l’Arabie saoudite, sont favorables à une réintégration de la Syrie au sein de la ligue.

Les pays du CCG ont toujours perçu avec beaucoup de suspicion les rapports entre l’Iran et la Syrie. Téhéran a soutenu militairement et économiquement le régime de Damas pendant la guerre civile et possède aujourd’hui une présence militaire en Syrie, ce qui lui permet d’étendre son influence au nord de la péninsule arabique, un motif d’inquiétude pour les pays du CCG, déjà alarmés par la présence iranienne au Yémen à travers le soutien aux milices houthies. Cependant, avec la victoire de Bachar Al-Assad dans la guerre en Syrie, l’heure est au pragmatisme politique et les pays du CCG adoptent aujourd’hui une attitude plus réaliste envers Damas. Continuer à bannir la Syrie ne mettra pas fin à l’influence iranienne et ne fera, au contraire, que précipiter davantage ce pays dans les bras de l’Iran. Mieux vaut parier donc sur l’arabité de la Syrie pour contrer l’Iran. La Syrie revient peu à peu dans le giron arabe comme en témoignent les derniers événements. Et la visite du ministre émirati à Damas ne fait que confirmer ce constat .

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