Que faut-il attendre des élections palestiniennes, annoncées cette semaine par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas ? 15 ans après le scrutin de 2005, Abbas a annoncé la tenue d’élections législatives et présidentielle, respectivement les 22 mai et 31 juillet prochains. Ces élections interviennent sur fond de rapprochement entre le mouvement Fatah de Mahmoud Abbas et le Hamas, son rival de la bande de Gaza. Un rapprochement dû aux récentes évolutions dans la région, notamment la conclusion d’accords de paix entre Israël et plusieurs pays arabes sous l’égide des Etats-Unis, mais aussi les agissements de l’Administration Trump, qui, 4 années durant, a multiplié les gestes de soutien à Israël.
En 2005, après la fin de la seconde Intifada, M. Abbas avait remporté l’élection présidentielle tandis que le Hamas remportait les législatives l’année suivante. Une période d’hostilité entre le Fatah et le Hamas avait alors commencé, les deux mouvements s’affrontant dans les rues de Gaza. Le Hamas a pris le contrôle de l’enclave en 2007, tandis que le Fatah s’est imposé en Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967.
En septembre dernier, les deux mouvements ont décidé de mettre fin au blocage et d’organiser des élections. Cette décision est surtout liée à l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche. Le président américain élu avait déclaré à plusieurs reprises qu’il souhaitait relancer les efforts de paix au Proche-Orient. Or, les Palestiniens, divisés, veulent paraître unis et donner une image démocratique, afin d’inciter le nouveau chef de la Maison Blanche à faire pression sur Israël et à faire bouger les eaux stagnantes dans le dossier de la paix. Les Palestiniens avaient coupé tout contact avec l’Administration américaine en 2017 en raison de son soutien à outrance à Israël.
La question à présent est de savoir si le scénario d’une relance de la paix est plausible. En réalité, il dépend de plusieurs facteurs. Une victoire du Hamas aux élections palestiniennes, considéré notamment par les Occidentaux comme un mouvement terroriste, pourrait compliquer la donne. Il faut aussi prendre en considération la situation politique en Israël où des élections législatives sont prévues au mois de mars prochain. Le maintien de l’extrême droite au pouvoir donnera peu de chance à une paix réelle entre Palestiniens et Israéliens. En réalité, tout dépendra des évolutions dans la région.
Lien court: