Dans les moments de crise, les nations se retrouvent face à des choix difficiles. La peur gagne de larges secteurs de la société à tel point que certains peuvent agir de manière absurde et égoïste pour sauver leur peau aux dépens des autres. Raison pour laquelle la survie ou la perte dépendent du fait qu’on soit conscient ou non de l’ampleur du danger qui menace la société et de la notion de responsabilité conjointe, car l’égoïsme et l’individualisme ne feront que multiplier les pertes et nuire à la société. Par exemple, dans cette crise du coronavirus qui touche toute la société sans exception, stocker les médicaments et les aliments dont on n’a pas besoin, de peur de ne pas les trouver à l’avenir, a créé une véritable pénurie sur les marchés, alors que l’Egypte en est excédentaire. Par conséquent, les personnes qui ont vraiment besoin de ces médicaments et de ces aliments ne les trouvent plus et leurs vies et la vie de ceux qui les entourent sont désormais en danger. L’égoïsme de certains a alors abouti à la détérioration de l’état de santé des malades et à la propagation de la pandémie. Si nous agissons avec sagesse de sorte que la priorité soit accordée à ceux qui ont vraiment besoin des médicaments, il n’y aura aucune pénurie et les médicaments seront fournis au bon moment aux malades qui guériront plus vite et le nombre de malades diminuera. Je suis vraiment content que la conscience populaire ait augmenté et que nous avions appris la leçon de l’expérience difficile que l’Egypte a connue ainsi que de nombreux pays du monde. Dieu merci que notre situation est meilleure que celle de beaucoup de pays développés. Nous avons vu comment les gens dans ces pays ont emmagasiné les médicaments et les aliments. Fait qui a aggravé la crise et accru le nombre de victimes.
Il est déplorable que certains en Egypte aient cherché à exploiter la crise et la souffrance des gens en augmentant les prix des médicaments pour réaliser des gains financiers au détriment de la vie des autres. Mais malgré ces aspects négatifs qui résultent de l’ignorance, de l’avidité et de l’égoïsme, les aspects positifs sont innombrables. La campagne de don de sang lancée par le ministère de la Santé a réalisé un grand succès malgré les craintes de transmission du coronavirus. Le premier jour seulement, près de 90000 personnes ont fait don de leur sang. J’aurais aimé que le nombre soit encore plus grand. Les jeunes en Egypte sont prêts à tout pour affronter le danger qui menace leurs familles et leur pays. Pour réaliser cet objectif, il convient d’abord de corriger les fausses idées autour du don de sang, ce qui relève de la responsabilité des instances officielles et non officielles avec à leur tête les médias en coopération avec les ministères de la Santé et des Waqfs. Les personnalités publiques qui jouissent d’une crédibilité auprès du peuple doivent organiser, avec le soutien des partis politiques et des membres du Conseil des députés, des campagnes de sensibilisation dans les gouvernorats. La majorité des hôpitaux et des banques de sang souffre d’une pénurie de sang accrue par la pandémie de coronavirus, car les malades ont besoin du plasma des personnes guéries. Par conséquent, il est indispensable de convaincre ces personnes de faire don de leur sang pour sauver la vie d’autres malades, car leur sang contient des anticorps produits par le système immunitaire capables de vaincre le virus.
Cette initiative mérite qu’on lui accorde notre plus grand intérêt. Le plasma des personnes guéries s’est avéré être le traitement le plus efficace et le plus rapide dans la lutte contre le virus. J’aimerais voir les hommes d’affaires devancer les ouvriers pour faire don de leur sang. Le ministère de la Santé doit analyser le sang des personnes guéries pour s’assurer de la présence d’anticorps dans ce sang, mais aussi pour s’assurer que le donateur n’est porteur d’aucune maladie. Le cas échéant, le ministère devra traiter ces maladies. De la sorte, nous aurons réalisé plus d’un objectif.
C’est dans ce contexte qu’Al-Ahram appelle à une campagne de don de sang. Nous avons publié plusieurs articles et enquêtes pour corriger les fausses notions autour du don de sang.
J’ai été fort heureux de constater que les initiatives populaires dans les différents gouvernorats d’Egypte pour aider à faire face à l’endémie ont pris de l’ampleur. J’ai connu des gens qui ont fait don de bâtiments pour y installer des hôpitaux d’isolement ou de voitures pour le transport des malades. Des hommes d’affaires et des pharmaciens ont fait don de médicaments, de produits désinfectants ainsi que de masques et de vêtements pour le corps médical. Cependant, nombreuses sont ces initiatives qui ont besoin de coordination avec le ministère de la Santé ou avec les autorités pour que leur efficacité soit plus grande. Certains bénévoles ont beaucoup d’enthousiasme, mais n’ont pas assez d’expérience dans le domaine médical. Dans ce contexte, j’ai suivi avec grand plaisir les expériences des bénévoles dans ma ville natale, Louqsor, dont l’expérience du comité populaire de gestion des crises au village d’Al-Maris qui est typiquement en accord avec l’esprit du peuple égyptien. J’ai été heureux de constater que ces expériences sont nées de manière spontanée dans les quatre coins du pays. Ces initiatives populaires doivent être utilisées afin de consolider la solidarité au niveau officiel et populaire et surmonter les problèmes .
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