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Israël et l’annexion de la vallée du Jourdain

Dimanche, 10 mai 2020

Je ne suis pas parmi ceux qui parient qu’Israël va refaire ses calculs concernant l’annexion de la région de la vallée du Jourdain et du nord de l a mer Morte. Je suis convaincu qu’Israël a effecti­vement pris sa décision de procéder à l’annexion de cette région et qu’il ne lui reste plus qu’à l’exé­cuter. L’annexion de la vallée du Jourdain n’est pas sans rappeler celle de Jérusalem-Est et du Golan syrien par le biais de décisions prises entre 1967 et 1980.

En fait, l’Etat hébreux a adopté des mesures pour l’annexion de la vallée du Jourdain, qui représente 30% de la superficie de la Cisjordanie, dès la mise en application du plan Allon en 1967. Depuis cette date, Israël a toujours oeuvré en vue d’annexer au moins des parties de cette région lorsque les circonstances le permettent. De même, la majorité des terres de la vallée du Jourdain se trouvent dans la région C, selon l’accord d’Oslo. Cette région est du point de vue sécuritaire et administratif soumise à Israël et représente près de 60% de la superficie totale de la Cisjordanie. Selon les dernières statistiques, 70000 Palestiniens habitent dans les villes et villages de la vallée du Jourdain, alors que 15000 colons y habitent, répartis dans 19 colonies différentes. Par ailleurs, Israël a toujours accordé à cette région une impor­tance sécuritaire particulière en la liant à la sécu­rité nationale et la plaçant sous sa souveraineté totale sous prétexte de protéger le front Est. Et Tel-Aviv a réussi à convaincre l’Administration Trump de cette approche. De plus, il existe un accord interne en Israël autour du fait que la val­lée du Jourdain doit occuper une place particu­lière dans tout règlement politique futur. Il existe aussi une unanimité au sein de la droite, de la droite extrémiste et des partis religieux sur l’im­possibilité de renoncer à cette région quelles que soient les circonstances ou quel que soit le règle­ment pacifique convenu avec les Palestiniens. Enfin, la commission américano-israélienne conjointe, chargée de réaliser le travail de carto­graphie des secteurs qu’Israël pourrait annexer en Cisjordanie dans le cadre du plan de paix du pré­sident américain, Donald Trump, annoncé en 2019, a tenu de nombreuses réunions sur le terrain dans la vallée du Jourdain et a déjà tracé certaines cartes qui seront accréditées bien que les travaux de cette commission aient été retardés à cause de la pandémie du coronavirus .

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